A Móra Ferenc Múzeum Évkönyve, 1971. 1. (Szeged, 1971)

Bálint Csanád: Le rôle du chien dans les croyances religieuses chez les Hongrois du Xe–XIIe siecles

nous offrent. Pourtant une chose distinctive se présente : pour les peuples indoeuropéens le chien est rangé toujours à côte du Mal, signe de l'Enfer, et fut, dès le Moyen âge, un attribut de la sorcel­lerie, ce qui lui a valu de violentes attaques de l'Église. En revanche, pour les nomades et des peuples de Volga, l'âme du chien est parfois un compagnon protecteur contre les mauvais esprits de l'au­delà qui guettent le nouveau-venu, ou aide de combattre le Mal et la maladie. Quelquefois l'affec­tion personelle pouvait aussi motiver l'enterrement du chien, comme il nous en témoigne le récit d'Adam Brand, à la fin du XVII e siècle. Quant à l'importance du chien dans les serments, l'auteur accorde une importance essentielle à une tournure de la lettre des éveques bavarois. D'après eux, on pratique le serment à un shien ou à un loup (per canem seu lupum). Une série de données arché­ologiques et ethnographiques nous prouvent que le chien remplace souvent le loup, animal sacré des peuples des Steppes et bien des Hongrois aussi. Ce qui vaut d'être encore noté c'est l'époque même du serment à chien de Jánosszállás. Cette coutume purement païenne se date au moins un siècles plus tard da la christianisation des Hongrois. Or la survivance des pratiques ancestrales (hélas, de celle des idées nous n'avons guère de précisions) peut être prouvée pendant tout au long du Moyen âge. Les vestiges archéologiques justifient l'attes­tation des sources historiques et ceux de l'ethnographie et de l'histoire de l'art: à haut Moyen âge le peuple commun hongrois, soit en public soit en secret, n'abandonnait pas les sacrifices de ses aïeuls, croyait ou pratiquait ses coutumes et gardait sa mentalité. 375

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