A Móra Ferenc Múzeum Évkönyve, 1970. 1. (Szeged, 1970)
Les écrivains du XVIII e siècle et ceux du romantisme traitent le sujet avec beaucoup d'intérêt. La fréquence du suicide, au courant et surtout depuis la fin du XIX e siècle, suscite des vocations de sociologues dont les publications fournissent des éléments utilisés en littérature. Dès son enfance notre poète, Gyula Juhász s'intéressait à ce tout ce qui est pathologique dans la vie et dans la littérature. Il s'occupe aussi du problème du suicide et de son propre état d'âme qui s'évoque plus qu'il ne s'explique. Toute sa poésie n'est qu'une lutte tragique contre l'instinct de la mort volontaire, contre „l'ennui, araignée silencieuse (qui) filait sa toile dans l'ombre à tous les coins de son cosur." Comme Flaubert, il est né avec le désir de mourir et la pensée du suicide se préparait en lui de longue date et elle devait former l'un des thèmes majeurs de sa poésie. „Qui peut renoncer à l'amour, n'aime pas, qui doit y renoncer, se suicide." Le sentiment de la solitude, l'injustice de la société, l'incapacité de s'intégrer dans un milieu social hypocrite, les chagrins et les malencontres s'accumulaient au point qu'il en est venu à maudire son existence. Et le désir de mourir le poussait à la mort volontaire en 1937 pour prouver son indépendance et sa nouvelle liberté — comme Kirillov de Dostoïevski. 251