A Móra Ferenc Múzeum Évkönyve, 1969. 1. (Szeged, 1969)
Szelesi Zoltán: Artistes de Szeged a Paris vers le début du XXe siecle
ARTISTES DE SZEGED À PARIS VERS LE DÉBUT DU XX e SIÈCLE par Zoltán Szeled Au cours des premières années de notre siècle beaucoup de peintres et sculpteurs de Szeged se sont pris par l'exigeance de se développer et de tenter leur chance à l'étranger. À l'époque, c'est Paris, le berceau des arts modernes, vers lequel se porte l'intérêt de nos artistes et de ceux un peu partout dans le pays, ainsi qu'à l'étranger, et c'était toujours Paris qui donnait l'abri à ceux, qui cherchaient une forme d'expression plus nouvelle. D'abord, en 1904, le peintre Ferenc Cs. Joachim et le sculpteur József Brummer sont partis, puis le peintre Nana Kukovetz en 1906, ensuite les sculpteurs József Csáky et Ferenc Vigh, en 1908, et en 1909, le peintre József Szőri ont pris le chemin vers Paris, enfin avant la guerre de 1914—1918 les sculpteurs Sándor Bánszki et Gyula Szolcsányi se sont décidés de se rendre à la capitale française. Quelques-uns d'eux, comme p. e. Brummer et Csáky, jouissaient d'une bonne réputation artistique, alors que Sándor Bánszky mourut tôt à l'étranger, mais la plupart d'eux sont rentrés à Szeged et reprirent leur activité artistique. Dans ce qui suit, à cette occasion nous allons prêter l'attention à la vie de Brummer, Csáky et celle de Bánszky. Bien qu'ils aient quitté définitivement leur point de départ, mais au point de vue émotif, en particulier József Csáky. ils se proclamaient toujours des citoyens de Szeged. József Brummer (1883—1945) naquit pas loin de Szeged, à Zombor (Sombor, Yougoslavie). Il a fait ses études secondaires au lycée polytechnique de Szeged. J. Brummer a pris contact avec ses collègues, F. Cs. Joachim et J. Csáky dans la même ville. Par l'intermédiaire de ses professeurs, en 1899, Brummer devient étudiant de l'École des Arts Décoratifs à Budapest. Après avoir terminé ses études, il les a poursuivit à Munich, et, en 1904, il passe un court séjour à Paris avec son ami Cs. Joachim. Brummer, comme beaucoup de ses collègues contemporains, a été profondément influencé par les plastiques de Rodin, suggérantes un nouvel esprit. Le printemps prochain, ils rentrent dans leur patrie. Ensuite il parvient à la colonie de peintre de Nagybánya, et il travaille soit à Budapest, soit à Szeged. En 1907 il repart à Paris avec son ami qui vient d'obtenir une bourse de sa ville natale. Dans la capitale française les deux artistes de Szeged devaient surmonter pas mal de difficultés afin qu'ils puissent continuer leur carrière artistique, en particulier Brummer qui, n'ayant pas de bourse, était contraint de chercher de travail occasionel sans choix. C'est bien sa situation déplorable qui lui a imposé à se procurer une existance favorable à l'épanouissement de son talent artistique. Voilà la raison pourquoi a-t-il songé à fonder une maison d'antiquités, où en premier lieu se vendaient des objets exotiques. Brummer était un des premiers qui révélaient la grande influence des gravures sur bois japonaises et les plastiques africaines sur l'art moderne. Dans quelques années grâce aussi à son talent commercial, il a eu déjà une petite fortune. Plus tard, bien qu'il fût élève de son maître admiré, Rodin, le nom de Brummer a obtenu une réputation plus large et célèbre plutôt comme commerçant d'art, et ses relations avec les artistes parisiens s'élargissaient, surtout après la guerre de 1914—1918, quand son magasin déménage à New York. Ici il organise des expositions importantes, p. e. pour Maillol, Brancusi et, pour Matisse, dont l'Académie privée à Paris fréquantait Brummer aussi. De la part des artistes hongrois, en 1927 et en 1936, c'était la Galerie Brummer qui a présenté les peintures de Béla Czóbel. József Brummer mourut en 1945 à New York, et sa carrière commerçant d'art était vraiment d'une mesure à l'américaine. Son personnage est cité souvent dans les mémoires artistiques. Le portrait de Brummer a été peint par Henri-Julien-Félix Rousseau en 1909, dont la toile est conservée au Museum of Modern Art à New York. En signe de sa grâce pour sa patrie, il a offert un portrait formidable de Despieau à la part du Musée des Beaux Arts à Budapest, alors pour le Musée de Szeged l'oeuvre de Mihály Munkácsi, „Le Pontife". L'ami de Brummer, s'attache à Paris pour toute une vie et pour qui c'est bien la capitale française qui lui a accordée une célébrité artistique, József Csáky, naquit le 18 mars, 1888 à Szeged. Après une enfance pénible, car facteur, son père n'a été pas en mesure de couvrir les frais de ses études, il a terminé le lycée de Szeged, et le musée lui a offert la possibilité de faire la connaissance des beaux-arts. Son ami Sándor Bánszky lui a donné les premières initiations pour saisir l'essentiel des chef-d'oeuvres. En 1905, il part pour Budapest, à l'École des Arts Décoratifs, mais il n'y reste qu'un an et demi, ne pouvant -pas supporter, comme quelques autres de ses collègues, les méthodes trop simples qui ne consistaient que de recopier des statuettes de plâtre. En 1907, il a travaillé quelques mois à Pécs, aux usines céramiques de Zsolnay. Retournant à Budapest, il a passé des mois diffici149