A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 27. Tanulmányok a 70 esztendős Végvári Lajos tiszteletére. (1989)
NÉMETH Lajos: Kondor Béla költészetéről
S'il est isolé de ses contemporains, c'est pour une bonne part parce qu'il vivait encore sous la fascination de la plénitude, sans se contenter de réaliser des valeurs partielles. Pour lui, l'oeuvre doit être totale, le but du travail artistique est de céer an microcosme autonome, ancré certes dans la réalité d'où il abstrait ses propres lois, mais qui, loin d'être une simple imitation de la réalité, a le sens d'une quintessence. Son principe était de tenter l'approche de l'Idée dans sa totalité, et sa tragédie fut le peu de possibilités offertes par notre temps pour réalilser cette aspiration. Comme le Docteur Faustus de Thomas Mann, Kondor s'est attaqué à un rocher de Sisyphe, il consacra sa vie à la tâche de créer, à l'exemple des grands créateurs du passé, des oeuvres dont le microcosme, clos sur lui même, révèle pourtant l'ordre du macrocosme, et une oeuvre qui puisse se présenter comme une structure porteuse de valeurs dans les rapports complexes de l'homme à l'univers, et de l'homme à l'existence sociale. Or, si l'artiste moderne ne se contente pas des signes abstraits, la perfection achevée, classique, lui est inaccessible. La réalité complexe contient trop d'antinomies enchevêtrées pour y puises de purs rapports qui, dans l'oeuvre, puissent incarner l'Idée. Kondor souffrait de la force implacable avec laquelle l'aliénation contraint l'homme à vivre une existence diminuée. Tous les problèmes éthiques qui posent au penseur de la seconde moitié du XX e siècle trouvaient en lui une résonance, et principalement tous ceux qui surgirent dans la réalité hongroise entre 1950 et 1970. Mais Kondor n'était pas qu'un peintre génial, mais aussi un poète authentique. Dans ses poèmes il élabora le tissu de symboles de son propre univers, le mythe profane de la civilisation moderne, en utilisant, dans une transcription spéciale, le mythologie chrétienne médiévale, le symbolisme primitif et universellement humain, afin de formuler des jugements sur la civilisation moderne, sur la vie de la banalité. Kondor - le peintre et le poète - était »un chercheur du Dieu« - mais à l'époque moderne cette attitude est devenue problématique, c*est pour quoi dans ses vers il a visé la possibilité de la vie »authentique« - selons le sens heideggerien. Lajos Németh 98