Dercsényi Dezső: A pécsi kőtár. ( A Janus Pannonius Múzeum Füzetei 1. Pécs, 1962)
furent commencés au XII e siècle. C'est alors que fut construit le simple portail occidental à colonnes, en talus, intéressant déjà du fait qu'il a été fait avec les pierres des monuments funéraires romains des environs de la ville. Les escaliers conduisant dans la crypte, du moins leurs décors sculptés, ont pu être reconstitués grâce aux photographies faites en cours de restauration et aux dessins du baron Schmidt. Dans l'escalier nord les sept jours de la création du monde sont symbolisés par les figures de Dieu le Père et de ses créatures. Sur le bas-relief se trouvant au-dessus de celui-ci, on voit les scènes du Péché originel et de l'Expulsion du Paradis. L'escalier nord est mieux conservé. Ici l'Ancien Testament continue avec l'histoire de Samson, qui est suivie par la série représentant la Nativité, la vie et les souffrances du Christ. La disposition inusitée des bas-reliefs indique l'importance particulière de la crypte, étant donné que la place de prédilection des sculptures monumentales de l'époque romane était en premier lieu la facade. Certes, des raisons et des points de vues locaux ont modifié le programme iconographique dont le problème crucial est la représentation de l'histoire de Samson, exécutée d'une manière singulièrement détaillée. Quelques scènes —• tel le déracinement d'un arbre — ne figurent ni dans la Bible, ni dans les écritures saintes apocryphes. A moins de supposer que les scènes de l'histoire de Samson soient rattachées à la fonction spécifique de la crypte (par exemple en raison du saint ou du martyr y enseveli), nous ne pourrions interprêter cette série qu'en tant que préfiguration du Christ. Une différence semblable peut être démontrée aussi dans la scène des Rois mages, différence due sans doute à l'influence des mystères représentés dans l'église. Les bas-reliefs ornant les escaliers de la crypte se rattachent, quant au style, étroitement aux deux sources les plus importantes du renouveau en Europe de la sclupture monumentale. Les sculpteurs travaillant à Pécs ont bien connu les chapiteaux de la galerie du cloître de Moissac, et sans doute aussi les bas-reliefs de Modène du Maître Wiligelmus, fait qui permet de dater les bas-reliefs de Pécs du premier quart du XII e siècle. L'ornement décoratif encadrant les bas-reliefs est également très riche et de très haut niveau, mais d'un caractère tout à fait différent. Le décor sculpté del l'autel du peuple est extrêmement abondant. Il est évidemment dû à un atelier des années 1140 dont les membres étaient formés à Pavie, et qui ont rehaussé d'or et de couleurs bleue et rouge le décor recouvrant les murs et les éléments architecturaux. Sur la clôture de choeur étaient disposés des bas-reliefs représentant des apôtres et des vieillards, sa solution architecturale cependant nous est inconnue. Le style de ces bas-reliefs se rattache à l'école française. La grande importance historique de la sculpture de pierre de style roman de Pécs réside dans le fait qu'elle a inspiré tout l'art décoratif et la sculpture murale hongroise de l'époque romane. Les sculptures de pierre gothiques et Renaissance de la cahtédrale n'ont pas la même importance marquante, bien qu'à côté des voûtes gothiques, des bas-reliefs (par exemple des figures disposées dans des niches gothiques, le bas-relief représentant Saint Georges) nous soient également restés. La situation était semblable à l'époque Renaissance, bien que la plaque aux armes de János Ernuszt, datant de 1493 et fortement restaurée, l'acrotère du pastophore de Szathmáry (actuellement dans la cathédrale), ainsi que les cadres Renaissance des fenêtres du palais episcopal indiquent que les initiatives italiennes se sont, après la Renaissance de la cour du roi Mathias, bientôt répandues dans toute la Hongrie.