Janus Pannonius Múzeum Évkönyve 25 (1980) (Pécs, 1981)
Művészettörténet - Sarkadi Eszter: Gondolatok a „Nyolcak” művészcsoport tudománytörténeti értékeléséhez
A „NYOLCAK" MŰVÉSZCSOPORT 343 Remarques à propos des jugements critiques sur le groupe des Huits ESZTER SARKADI En 1909, un groupe d'artistes s'est formé à Budapest, fidèle à l'esprit du cercle de Nyugat (revue d'avant-garde littéraire hongroise), de la poésie de Endre Ady et de la musique de Béla Bartók. Les membres du groupe (Róbert Berény, Dezső Czigány, Béla Czóbel, Károly Kernstok, Ödön Mártíy, Dezső Orbán, Bertalan Pór, Lajos Tihanyi) appelés „Chercheurs" au début, puis les „Huits" à partir de 1911, ont quitté en 1909 le MIÉNK (Cercle des Impressionistes et Naturalistes Hongrois). Cette même année, ils ont exposé pour la première fois au Salon Könyves Kálmán à Budapest, puis en 1911 et 1912 au Salon National. Après 1912, les membres du groupe sont divorcés définitivement. Presque cinquante ans plus tard, après un long silence, la Galerie National Hongroise en 1961, le Musée de Székesfehérvár en 1965 ont exposé leurs oeuvres. En 1979, le Musée de Pécs a organisé avec la Galéria Nationale une exposition complète des Huits et des Activistes hongrois, qu'ils ont présente à St. Etienne en France, à Londre, Rome, Gêne en 1980, à Paris et à Budapest en 1981. La critique contemporaine a violamment attaqué les Huits, ne comprenant pas les nouvelles idées artistiques qu'ils ont propagées, quoique leurs apparition en 1909 puisse être considérée même un peu tardive par rapport à l'avant-garde de l'Europe Occidentale. Seul quelques intellectuels progressistes (György Lukács, György Bölöni, Lajos Fülep) ont reconnu leurs importances. Après la chute de la République des Conceils Hongrois, la pression politique qui suit la première guerre mondiale oblige les artistes progressistes a s'émigrer ou se retirer. Aussi la critique artistique d'entre les deux guerres ne s'occuppent guère des Huits. Entre 1945-48, les tendances de l'avant-garde progressiste connaissent de nouveau un certaine redressement: on organise des expositions, des débats artistiques, des conférences avec la participation des artistes rentrés dans le pays. Les ouvrages critiques publiés durant cette période, quoique brièvement, mais les mentionnent tout de même avec une certaine reconnaissance. Dans les années cinquante, la conception sectaire du réalisme socialiste relègue de neuveau à l'arrière plan la recherche des tendances artistiques modernes. La première étude scientifique sur la peinture des Huits, due à Krisztina Passuth, paraît en 1964. Depuis, plusieurs publication, articles, livres, cataloques d'exposition ont vu le jour. La littérature critique relative à l'activité des Huits montre certaines divergences à propos de plusieurs questions. Les dates de la formation et de la dislocation réelle du groupe sont par exemple sujets à discussion. Ces peintres n'étaient réellement huits et ne formaient un groupe uni que lors de leur première exposition. Plus tard, ils n'étaient pratiquement jamais au complet et l'unité du groupe a également disparu. La question se pose encore si l'on a droit de parler d'un „style des Huits". Leur peinture manifeste indiscutablement certaines convergences: références aux traditions de la rennaissance et du naturalisme, influence de Cézanne et des Fauves, contenu symbolique, efforts vers l'harmonie et la grandiosité, soucie des détails décoratifs, culte de la ligne, usage des contours dans portraits, dans les nus et dans les natures mortes. Pourtant, c'est à une forme de comportement cherchant unenouvelle esthétique que leur mouvement doit avant tout son importance. Contraire aux traditons naturalistes-impressionistes de l'Ecole de Nagybánya, leurs peinture a réalisé une synthèse de l'avant-garde européen et de l'art hongrois. Ils devenaient le point de départ d'une part de la branche hongrois de l'Ecole de Paris (Czobel, Márífy), d'autre part, par l'intermédière de Kernstok, celui de l'art de Gyula Derkovits. Mais l'activisme hongrois, l'art de János Kmetty et de Jenő Barcsay puisaient également aux tendaces cubistes et constructicistes des Huits.