Horváth Attila – H. Tóth Elvira szerk.: Cumania 1. Archeologia (Bács-Kiskun Megyei Múzeumok Közleményei, Kecskemét, 1972)
Pálóczi-Horváth A.: A felsőszentkirályi kun sírlelet
ANDRÁS PÁLÓCZI-HORVÁTH LE MOBILIER FUNÉRAIRE DE FELSŐSZENTKIRÁLY En 1934 un riche mobilier funéraire du Moyen Age a été mis au jour à Felsőszentkirály-puszta, relevant aujourd'hui de la commune Lászlófalva (fig. 1—2). К. Szabó, le directeur du musée de Kecskemét, auquel la trouvaille avait été remise, entreprit immédiatement des fouilles sur les lieux, mais les travaux n'aboutirent à aucun résultat, pas plus que les fouilles de vérification menées à bien par l'auteur en 1970, de sorte qu'il semble probable qu'il s'agit là d'une sépulture isolée. Comme l'avait constaté déjà I. Éri, le rite païen observé lors de l'inhumation et le caractère oriental des objets mis au jour nous permettent de classer la trouvaille parmi les monuments des Coumans établis en Hongrie au XIII e siècle. En conséquence des événements de la II e guerre mondiale, l'ensemble des objets, à l'exception de la garniture de la ceinture, a été détruit. En ce qui concerne le sabre et les deux flèches tranchantes (fig. 3/1, 2,9), ils constituent des répliques de certains objets appartenant au matériel archéologique des nomades des époques tardives de la Russie du Sud. La partie disparue du mobilier comprenait en outre un couteau en fer et une pierre à affûter (fig 3/6, 11,12), ainsi que des débris de fer difficiles à identifier sur la base de la photographie. Une lamelle en fer semble avoir fait partie de l'armure qui a été observée par le dirigeant des fouilles (fig. 3/4). La partie la plus importante de la trouvaille est certainement la garniture de la ceinture (fig. 4—9) qui, au point de vue de l'histoire du costume, présente une certaine parenté avec les riches ceintures des nomades nobles de l'époque des migrations. Le bout et les plaques de la ceinture ne passent que difficilement à travers la boucle, ce qui indique qu'il devait y avoir une courroie d'attache séparée, plus étroite. La reconstitution de K. Szabó (fig. 3/13) ne peut, à notre avis, être acceptée, car en réalité les deux espèces de plaques avaient été appliquées au même support, leurs dimensions unitaires permettant de reconstituer une ceinture large de 4,2 cm environ et longue de 130 à 150 cm. Un ceinturon du même genre, muni d'une courroie d'attache intérieure et couvert d'un grand nombre de plaques fut la ceinture dite „bulgare", largement répandue du VII e au IX e siècle dans l'Est de l'Europe et que l'on retrouve au XIII e et au XIV e siècles sur les territoires relevant de l'autorité politique ou culturelle de Byzance, comme accessoire du costume de caractère byzantin, sur les représentations nées dans les Balkans. La matière première des ornements (argent, argent doré ou or) et leur relative rareté permet de conclure que dans le Sud —Est de l'Europe ces ceinturons conférant au costume un caractère de faste oriental n'étaient portés que par les membres de la couche dirigeante de la société. Selon nos connaissances actuelles les ceintures de ce genre furent mises à la mode en Hongrie dans la seconde moitié du XIII e siècle par les Coumans qui devaient en avoir adopté la mode au cours de leurs rapports suivis avec les Byzantins et les Bulgares. Les ornements du ceinturon pouvaient provenir d'ateliers hongrois (par ex. la boucle de Kígyóspuszta); ce type de boucle apparaît aussi dans le matériel archéologique de nos cimetières de village remontant aux XIII e —XIV e siècles (par ex. Esztergom—Szentkirály). Les plaques à blason de Felsőszentkirály témoignent de la provenance hongroise de la ceinture. Les meubles géométriques représentés (fig. 19) peuvent en majorité être relevés parmi les figures héraldiques précoces. Néanmoins les figures ne doivent pas être considérées comme des copies exactes des blasons de l'époque et en égard à leur grand nombre elles ne 203