Fekete Nagy, Antonius – Makkai, Ladislaus: Documenta historiam Valachorum in Hungaria illustrantia, usque ad annum 1400 p. Christum. (Budapest, 1941. Études sur l'Europe Centre-Orientale. 29.)

La transformation de la société roumaine. L'organisation sociale des colons roumains subit, en consé­quence du changement survenu dans leur vie de pátres nomades, une transformation consídérable. Les traces de cette transforma­tion sont á relever de trés bonne heure, dés le début du XIV e siécle. Le premier symptőme de la transformation sociale fut l'ac­croissement de la distance qui séparait les classes dirigeantes des Roumains communes. Le kénéze devint du représentant de ses fréres de race qu'il était, le fonctionnaire de la seigneurie. Cette évolution est tout naturelle. Le pouvoir réel était entre les mains du seigneur terrien et non pas entre les mains du peuple. C'est le propriétaire quí permettait l'exploítation des páturages et autorisait, plus tard l'établissement. Pour des causes d'utilité le roi et les seigneurs donnaient leur autorisation de peupler et autorisait, plus tard, l'établissement. Pour des raísons d'utilité des colons roumains, mais seul au kénéze, leur représentant. Aínsi la perception des impőts et l'administration des colonies se faisaient sans plus de difficulté par le zéle d'une seule personne responsable, Désormaís le droít kénézial (ius keneziale) revenait au kénéze non parce qu'il avait été élu par ses fréres de race, mais parce que le seigneur le lui avait cédé. Le fondement de ce droit était fourni toujours par le fait que le kénéze en ques­tíon s'empara le premier, avec 1'autorisation du propriétaire, d'un territoire jusqu'alors inexploité et il le colonisa de Roumains communs qui le reconnaissaient pour leur chef. 2 9 Puisque la terre qui assurait leur existence était á la disposition du kénéze, en pratique les Roumains communs finirent par se trouver sous la dépendance du kénéze dont au commencement ils n'étaient point les serfs, mais des compagnons égaux en droits. Bien que nous n'ayons aucune donnée, il nous faut supposer qu'au début les deux moyens d'obtenir le kénéziat, á savoir l'élection et l'auto­rísation par le propriétaire, étaient en vigueur paraléllement sur­tout á l'époque oü le kénéziat n'était pas encore transmissible par héritage. 3 0 Cependant, les rois accordaient de plus en plus aux kénézes quí s'étaient distingués dans les guerres, des kénéziats transmissibles par héritage et valables toujours pour un terri­toire et des villages détermínés, tout en se réservant leurs droít de nue propriété et alléguant leurs prétentions á certaines pres­2 9 Voir les documents nos. 112, 124, 185 etc, 3 0 Voir le document no, 232,

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