Fekete Nagy, Antonius – Makkai, Ladislaus: Documenta historiam Valachorum in Hungaria illustrantia, usque ad annum 1400 p. Christum. (Budapest, 1941. Études sur l'Europe Centre-Orientale. 29.)

Une forme d'établissement spéciiiquement roumaine est le village kénézial, répandu dans les montagnes de l'Ouest, dans les comitats de Hunyad, de Krassó, de Temes, de Bihar, de Szilágy, de Máramaros et de Bereg. C'étaient de petites agglo­mérations humaines 1 8 habitées á peine par quelques hommes que le kénéze avait conduíts d'un grand village voisin sur le terrain oü allait s'élever le nouveau village perdu dans une région cou­verte de bois et jusqu'alors inhabitée. Ordinairement le village prit le nom du kénéze. Ces colonies sont postérieures aux deux autres genres d'établissements que nous venons de mentionner. Leur postériorité est prouvé d'une part par leurs noms compo­sés (le nom du kénéze fondateur est suivi de falva „village", de háza „demeure" et de telke ,,tenure" qui ne se repandirent pas en Hongrie avant le XIV e siécle), d'autre part par le fait qu'au XIV e siécle nous trouvons souvent le kénéze vivant encore dans le village auquel il avait donné son nom. 1 9 lages la population primitive fut complétement absorbée par les nouveaux venus. Noms doubles de villages: Szászerkes-Oláherkes (1310), Magyar­báród—Oláhbáród (1390), Magyarkapus—Oláhkapus (1391), Magyarfráta— Oláhfráta (1391). Pour la plupart, on peut démontrer la priorité du vil­lage hongrois ou celle du village saxon. La fondation d'Oláhfráta est ra­contée dans une charte de 1391. D'aprés le récit, dans le village de Fráta „magnam villám Olachorum descendi fecissent." Plus tard les deux colo­nies s'étaient séparées et elles restérent séparées jusqu'á présent. L'histoire de Magyar-Bocsárd et d'Oláh-Bocsárd est curieuse. En 1346 Pierre, vice­vo'ívode de Transylvanie établit par force des Roumains dans le domaine appelé Bocsárd du chapitre de Transylvanie. C'est de cette colonie que se développa le village d'Oláhbocsárd. Cas mixtes: Bányabükkfalu. Au commencement il n'y avait qu'un seul village hongrois. En 1358 on mentionne les villages roumains qui lui appartiennent. En 1416 le village se dédoubla. Ainsi naquirent Magyar Banabiky et Oláh Banabiky qui se réunirent á la suite et forment aujourd'hui un seul village á population mixte dénommé en hongrois Bányabükk et Banabic en roumain. Le nom primitif de tels villages géminés trahit toujours la nationalité de la population de l'établissement primitif. Dans les cas que nous venons d'énumerer, la population était toujours d'origine hongroise. Nous n'avons aucune donnée du contraire. 1 8 Voir nos documents nos. 242 et 324. — Parmi les trois villages des kénézes Guden, Pál et István, situés dans le comitat de Krassó, il n'y avait que deux dont chacun était habité par 5 serfs, tandis que le troisiéme village ne comptait que 4 habitants. Parmi 22 villages kénéziaux il ne se rencontrait que 4 oü il y avait plus de 20 serfs; dans 8 villages le nom­bre respectif des serfs n'atteignait pas le chiffre 10. 1 9 Par exemple: Gergelyfalva (1343, 1389), Fintafalva (1343, 1369), Pri­bifiamiklós falva (1369, 1380, 1389), Supafalva (1369, 1389), Nekcsefalva (1376), Jánoskenézfalva (1389), Kecsafalva (1389), Fileskenézfalva (1378,

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