Folia archeologica 25.
Miklós Szabó: Contribution a l'étude de l'art et de la chronologie de La Tene ancienne en Hongrie
80 M. SZABÓ leurs prototypes, si elles en avaient. Considérant le motif corniforme, le terme „griffon" semble être plus correct. Cependant on ne trouve pas juste de renoncer tout simplement à l'appellation de „dragon" qui est convenable dans le sens que ces êtres-hybrides de La Tène ancienne sont des motifs présentés d'une façon pas toujours UBivoque et qu'ils sont bien abstraits. 1 3 Étant donné que le problème souvent discuté de l'origine du motif de dragon (ou de griffon) en question et de sa voie par laquelle il est arrivé parmi les motifs de l'art de La Tène, 1 4 n'appartient pas strictement à notre sujet, la conclusion de l'analyse ci-dessus est que le motif qu' on peut considérer comme le prototype des parties zoomorphes géométrisantes des fibules à anneau zoomorphe du Bassin des Carpathes existait déjà dans l'art de La Tène ancienne occidentale. Il est bien remarquable d'observer qu'en examinant la naissance du motif de lyre zoomorphe (type de Navarro II) 1 5 des fourreaux décorés d'une paire de dragons, bien connus sur le territoire de la Hongrie, nous arrivons à la conclusion semblable ( fig. 7,4). Ce décor doit être apparenté au point de vue iconographique à l'élément zoomorphe des fibules à anneau zoomorphe, son interprétation soulève également des questions pareilles. Dans son oeuvre important récemment paru, de Navarro prend parti pour l'hypothèse formée par lui précédemment que les paires de dragons aux types nommés de Navarro I et II se sont développées dans le Bassin des Carpathes sous l'influence des prototypes scythes du IV e siècle av.n.è. 1 6 Cette conception 1 7 concernant la genèse de la paire de dragons au type I nous paraît être acceptable, cepandant quant à la lyre zoomorphe (ou bien „lyre de dragon"), ses prototypes existent déjà dans l'art de La Tène ancienne des Celtes occidentaux (fig. 7, 1 — 2), de plus, comme le démontre le fourreau de St. Jean-sur-Tourbe (fig. 7, 3), l'application de la lyre zoomorphe est également antérieure à l'Ouest à celle du Bassin des Carpathes comme décor de fourreau. 1 8 Il s'agit donc de nouveau d'un motif qui s'étant développé dans 1 3 Pour ce sujet v. tout récemment, avec une argumentation avisée: Navarro , J. M. de, The Finds from the Site of La Tène. I: Scabbards and the Swords Found in them. (London 1972) 216. C'est par exemple J. V. S. Megaiv qui prend parti pour le terme de griffon. (Cf. op. cit. 73.: par rapport à la fibule d'Ostheim.) 1 4 II est particulièrement important de ce point de vue la question d'origine de la paire de griffons ailés sur la plaque de ceinture de Stupava. Aux prototypes possibles orientaux: Powell, T. G. E., The Winged Beasts from Stupava. SNMP 20(1966) 133—.; Par contre v. l'étude cités dans la note 10. — Le motif de griffon (ou de dragon) des fibules d'Ostheim et d'Oberwittighausen est bien comparable à la figure d'animal qui décore les anses des cruches de Basse-Yutz. Aux prototypes perses de ce dernier: Jacobstbal, P., op. cit. 37., 156—. 1 5 Cf. Navarro , J. M. de, op. cit. 218—. V. le fourreau de Taliándörögd présenté sur notre figure ibid. pl. CXXIX, 3.; Cf. Szabó, M., Acta Arch.Hung. 26(1974) 246—, une critique sur le livre de Navarro. 1 0 Ibid. 227—, 1 7 Au schéma de la paire de dragons dit type I. v. ibid. 217. 1 8 Au décor de char ajouré en bronze de Dürkheim (fig. 7:1): ]acobsthal, P., op. cit. 185., N° 166., pl. 104. et cf. 44—.; Au vase d'argil de La Cheppe (fig. 7:2): Megaw, J. V. S., op. cit. 115., N" 177. Dans ce cas il est difficile à décider si le vase est antérieur ou bien les fourreaux décorés de lyre zoomorphe de Hongrie. Pour ce problème tout récemment: Navarro, J. M. de, op. cit. 228—229. — je remercie du dessin du décor sur le fourreau de St. Jean-sur-Tourbe conservé au Musée National de St. Germain-en-Laye à la direction du musée et à M. V. Kruta. Pour l'ensemble en question de La Tène la, sans mentionner le décor d'épée, v.: Bret^-Mahler, D., La civilisation de La Tène I en Champagne. XXIII e suppl. à Gallia. (Paris 1971) 214—215.
