Folia archeologica 14.

V. Ember Mária: II. Lajos magyar király és felesége ruhája

150 M. V. Ember II. Lajos király és Mária királyné e négy megmaradt ruhadarabja a művelő­déstörténet számára felbecsülhetetlen érték. Azzá teszi ezt nemcsak a XVI. század elejéről származó viselettörténeti emlékek igen csekély száma, hanem annak jellegzetes, a kor divatjának megfelelő szabása, gazdag díszítése és anyaga is. E ruhadarabok, amelyek a magyar viselettörténet legrégibb darabjai, őrzik az élni és szórakozni vágyó szerencsétlen sorsú fiatal király és felesége emlékét. V. EMBER MÁRIA LES VÊTEMENTS DE LOUIS II, ROI DE HONGRIE ET DE SA FEMME Les vêtements d'un couple royal de Hongrie furent conservés pendant plusieurs siècles par le trésor de l'église de pèlerinage de Maria Zell. Le Musée National Hongrois acheta les deux vêtements en 1928. Joseph Höllrigl posa en fait que ces vêtements avaient appartenu au roi Louis II, tombé sur le champ de bataille de Mohács, et à sa femme. Dans cette étude l'auteur se propose de compléter l'exposé et les constations de Höllrigl. Du vêtements d'homme il n'y a que le manteau et la chemise qui nous soient survenus. Le manteau est fait de brocart à deux couches, fabriqué par un procédé technique compliqué. Le côté droit et le côté envers du tissu sont de couleur et de dessin différents. Le côté droit du brocart — côté extérieur du manteau — fut brodé de fil de soie jaune et violet. Le fil de soie violet donne le mince contour du dessin, les ornements importants sont brodés de fils d'argent dorés et tréfilés en deuxième trame. Aux surfaces formant le fond, l'étoffe brodée d'or est unie. L'envers du brocart — l'intérieur du manteau — est de soie blanche damassée. Comme deuxième trame, un mince fil d'argent fut employé ce qui donne un reflet discret à l'étoffe. Le dessin de l'étoffe est affacé déjà en raison de la vétusté du tissu. Dans toute la largeur, de 58 cm notamment, le brocart est rempli de champs ovales pointus faits de rinceaux. Au centre de ces champs une rose fut placée à cinq pétales à double rangée. Le style du dessin de l'étoffe et la technique de l'exécution laissent à en conclure que le tissu fut fabriqué à Florence au début du XVI e siècle. Le manteau descend devant jusqu'à mi-jambe, derrière, il finit en une courte queue. Le devant est d'un aplomb simple, plat, le dos est froncé aux épaules. L'ampleur du manteau est donnée par des empiècements triangulaires insérés des deux côtés. Le petit col est rabattu. La manche du manteau, descen­dant sur toute la longueur quasi de celui-ci, porte un crevé long depuis l'épaule jusqu'à la manchette. Le manteau fut fait pour être porté à cheval. Il est une variante tardive de la Schaube, vêtement en mode du XIV e siècle en Europe, tirant son origine de la houppelande. Selon le témoignage des sources écrites et des représentations d'oeuvres d'art, les Hongrois avaient une prédilection

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