Folia archeologica 9.

Mócsy András: Római sírkő Magyarszerdahelyről

90 A. Mócsy affaire à un commerçant qui arrivait en Pannonié de l'Italie lors de l'émigra­tion des commerçants au I e r siècle. Comme nous l'avons établi, la pierre tombale de Magyarszerdahely est étroitement liée à celles de Muraszombat et d'Alsólendva, qui furent les produits d'un atelier de Poetovio, atelier dont l'influence se fait sentir sur les pierres de Kékkút, bien plus provinciales. Cette influence était due à la route diagonale partant de Poetovio et longeant la rive nord du Balaton jusqu'à Aquincum. Les itinéraires ne mentionnent pas cette route, mais M. Radnóti, d'après d'autres monuments, a attiré sur elle 1 9 à plusieurs reprises l'attention. La route de l'Ambre, partant de Poetovio vers Sa varia, traversait la Mur aux environs de Muraszerdahely ou d'Alsólendva, et procédait vers le Nord en passant par la vallée de la rivière Kerka. C'est l'une de ses étapes que marque la pierre tombale de Zalabaksa récemment découverte. 2 0 De Zalabaksa la route a continué dans la même direction que la route actuelle, jusqu'à Zala­lövő. 2 1 C'est de ce secteur, entre Alsólendva et Zalalövő, de la route de l'Ambre que la route déviait vers Aquincum. Elle longeait la rive nord du Balaton et l'une de ses stations était entre autres Kékkút. Elle traversait la Zala près de Zalaapáti. 2 2 De la vallée de la Kerka, vers l'Est, il n'y a qu'à un seul endroit que s'ouvrit une route viable, assurant la liaison avec la contrée du Balaton. C'est cette vallée dans laquelle conduit aujourd'hui le chemin de fer allant à Zalaegerszeg. Il est probable que la route entre Poetovio et Aquin­cum ait conduit dans cette même vallée, et, qu'elle ait dû toucher Pölöske, comme M. Radnóti l'a démontré, (fig. 18). Magyarszerdahely ne se trouvait donc pas dans cet itinéraire. La recherche cependant tient compte encore d'une autre route diagonale qui longeait la rive sud du Balaton avec points finals également de Poetovio et Aquincum. 24 Elle a peut être suivi pendant un moment la Mur à partir d'Alsólendva, puis se tournant vers le Nord-Est, elle continuait sa route aux environs de Magyar­szerdahely. Magyarszerdahely est assez éloignée de la route parallèle à la rive nord du Balaton, mais elle peut être intégrée dans la direction de la route conduisant le long de la rive sud, à Ságvár. Cette route assurait dans la haute époque, un trafic de marchandises important. Le comitat de Zala est fort pauvre en monuments inscrits. Les inscriptions très peu nombreuses, apparues dans le territoire limité par la Rabe, la Drave et de l'Est par la Zala, se rattachent exclusivement au réseau routier esquissé ci-dessus (Alsólendva, Zalabaksa, Zalalövő, Zalaapáti, Magyarszerdahely). Ce fait permet de tirer quelques conclusions sur la romanisation de la région. Dans le comitat de Zala, pays de collines très articulé, les conditions géogra­phiques ont entraîné l'isolation de la population. Étant donné que, selon nos données, il n'y avait dans se territoire point de colonies de vétérans, c'est la population primitive qui y est restée avec ses anciennes formes de vie. La pénétration des étrangers, et avec cela, de la romanisation, ne peut être démontrée que dans quelques colonies plus petites, formées le long de la route de transit. Le nombre très resl reint des inscriptions montre que la romani­sation n'a pu prendre des racines plus profondes dans cette région. La pierre tombale de Magyarszerdahely est elle aussi lé vestige d'une telle colonie italique.

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