Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)

FÖLDES GYÖRGYI: La profération et le symbolisme du son chez Mallarmé et Kosztolányi

La . profération et le symbolisme du son cliez Mallarmé et Kosztolányi 37 Exemple : un mot et ses connotations Finalement, comme pour illustrer mes affirmations, je me reporte ä un exemple, ä l'emploi du mot or/arany chez les deux auteurs. Chez Mallarmé « l'or » a plusieurs connotations : premiérement, la beauté froide, dure (une beauté "parnassienne" ou ä la Baudelaire). Telle est la splendeur ignOKée, le írésOR de la grace dans HéKOdiade se regardant dans le mi&Oir ; une beauté en verre. Nous pouvons accepter l'opinion de Serge Meitinger sur ce poéme (pour Hérodiade, c'est de « sa confrontation au miroir, physique et verbale, que nait le drame >>), 3 2 mais en tout ajoutant qu'ici, la confrontation verbale parfaite est celle qui va au-delä de toute présence thématique, celle qui est vraiment présente dans le langage. Ou, l'or peut avoir pour connotation ralchimie qui — comme dans V Alchimie du Verbe de Rimbaud — devient le synonyme de la poésie : pareillement au Moyen Age, la création de l'or signifie la découverte de l'absolu, la possession de la connaissance parfaite —, et cela se réalise par l'articulation, par la délibération du mot. C'est cet acte en effet qui apparait dans les sonnets Ses purs ongles et Une dentelle auxquels on peut donner une interpretation alchimique au niveau thématique et phonétique ä la fois. Voyons dans le premier poéme le niveau thématique : le phénix est le symbole de la pierre philosophale ; un phase important du processus alchimique est l'union des éléments solaires (feu) et lunaires (eau), dont le résultat ultimé est l'or considéré comme spirituel, done "l'oeuvre" (c'est de l'union de la nixe et des licornes ruant du feu que nait le septuor). Et le niveau phonétique : lampadophOKe , amphORe, s'honORe, OR, decOR, licOHnes , miKOir , encOR, sepi-uOR, en plus, dans le mot miroir , comme reflété, le mot apparait inversé. 3 3 Ainsi, dans l'interprétation qu'il donne pour la premiere version du sonnet, il déclare sur l'essence de la création poétique : « J'extrais ce sonnet , auquel j'avais une fois songé cet été, d'une étude projetée sur la Parole : il est inverse, je veux dire que le sens, s'il en a un (mais je me consolerais du contraire grace á la dose de poésie qu'il renferme, ce me semble ) est évoqué par un mirage interne des mots mérne. En se laissant aller á le murmurer plusieurs fois, on éprouve une sensation assez cabalistique. >>. 3 4 op MEITINGER, Serge, Stephane Mallarmé, Paris, Hachette, 1995, 26. Cf. LEMARINEL, Jacques, ibid. 33 Pour une toute autre interprétation vocalique du poéme, cf. RAMET, Jean-Pierre, Le point sur le i, Revue d'études Frangaises, N- 5, 2000, 141—147. *?4 ' Lettre de MALLARME Á Henri Cazalis, Avignon, 14 juillet 1868 = M. S., Cor­respondance complete, Lettres sur la poésie, Préface d'Yves Bonnefoy, Ed. Bertrand Marchal, Gallimard, 1995, lettre 158.

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