Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)
FÖLDES GYÖRGYI: La profération et le symbolisme du son chez Mallarmé et Kosztolányi
.32 Földes Györgyi folie d'Elbehnon dans lequel le nom Igitur (celui "du protagoniste") est le mot premier de la Bible (« Igitur perfecti sunt coeli et terra et omnis ornatis eorum »), et El-behnon est le fils des Elohim, puissances créatrices émanées de Jéhovah. Dans Prose pour des Esseintes , dire le nom d'un empereur est l'acte de langage, au moyen duquel on peut créer un autre monde de l'autrefois, Byzance : p. ex. « Elle dit le mot : Anastase / Né pour d'éternels parchemins ». Devenir « hyperbole » (ici : devenir une figure ayant cette puissance absolue, mystique) c'est ressortir de la memoire, comme étre lu dans im Ii vre magique, un grimoire jusque-lä clos, vétu de fer (« fer de vétu »). (Voilä la mérne question qui se pose dans Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui ; le cygne ne peut fuir du lac gelé qu'au moyen de la lecture ä la haute voix : c'est ainsi que le SIGNE (= le cygne prononcé ) se délivre de la blancheur du papier de livre donné aussi par la prononciation : aiLe IVRE- de'LIVRE.) Igitur, El-behnon, Anastase : autant de noms sonores qui créent, pour Mallarmé aussi, un monde autonome — celui de l'oeuvre. Et on peut y ajouter Hérodiade, car Mallarmé — bien avant de commencer a éerire "sa tragédie" — choisit par avance le nom, de plus, tout indépendamment du personnage bib Ii que, de la mere de Salomé : « La plus belle page de mon oeuvre sera celle qui ne contiendra que ce nom divin d'Hérodiade >>. 1 8 Son ideal de théátre, le théátre sacré repose aussi dans le rappel du signe ä la vie réelle. Etánt non-représentatif, il se joue sur une scene privée du décor, et c'est la présence de l'acteur lisant ä haute voix (« le seul instrument du mystére, de l'hymne ») qui lui assure l'existence : selon lui, le genre semble se réaliser parfaitement dans Hamlet, oú le héros « se proméne, pas plus, lisant au livre de lui-méme, haut et vivant Signe >>. 1 9 Le théátre n'est rien autre en effet, qu'un livre (le Livre) lu devant un public (« un papier suffit pour évoquer toute piece »), 2Í ) il ne differe done pas en beaueoup du poéme : d'oú l'essence poétique de ses drames ou la forme dramatique de certains de ses poémes ? (Hérodiade, l'Aprés-midi d'un Faune). Nous savons bien que Mallarmé voulait faire le Livre par excellence, le Livre ou la typographic, la mise en page des textes, en somme, l'aspect éerit jouera aussi un röle primordial. Ce fait ne contredit pas quand mérne le principe de la profération, quelle que sóit celle-ci, réelle 1 Q , MALLARME , Stephane, Correspondances 1862—1871, Paris, Gallimard, 1959, 154, cf. Lemarinel, Jacques, Mallarmé et le théátre européen, Revue d'Etudes Frangaises, N5. 2000, 15-25. 1 q Cf. Jacques LEMARINEL, ibid. 20 ' Cf. UBERSFELD , Anne, Le théátre de Mallarmé, Revue d'Etudes Franchises, 7—13.