Budapest, 1946. (2. évfolyam)
3. szám - BENEDEK ANDRÁS: Színházi esték
tiere polono-hongroise. Mais déja le 29 aoüt, l'ambassadeur de l'Angleterre a Vienne écrit ä Londres que les insurgés menacent le coeur du pays : Bercsényi se dirige contre Buda avec 5000 de ses Kuruc et un ancien commandant de l'armée de Thököly, ayant traversé la Tisza, va tout droit vers Pest. Les progres rapides de l'insurrection jettent un peu partout la terreur. Le commandant de Buda ordonne séverement aux communes du Comitat de Pest d'envoyer chaque semaine une autre équipe d'ouvriers pour les travaux de fortification. II fait surtout fortifier les fossés du cóté du Víziváros (Quartier des Eaux) ; on travaille partout sur la ligne allant de la ville aux collines. A Pest, on éleve des retranchements. A Buda comme ä Pest, on arme les citoyens. Le comitat siégeant ä Pest ordonne une levée en masse armée, exige des bouchers, du foin et du fourrage et invite les juges ä sa séance du 6 novembre. C'est la derniere assemblée du comitat, car, au camp de Földvár, Rákóczi fait élire un préfet kuruc. II у a trés peu de soldats dans les deux villes, dont un bon nombre de Hongrois ; on n'a pas confiance en ceux-ci. Cependant des troupes arrivent sans cesse, au cours de toute l'insurrection, au grand déplaisir de la bourgeoisie-Pendant cet été torride, les Kuruc aussi bienqueles Labanc (partisans de Rákóczi et partisans des Impériaux) attendent la chute de Buda et surtout de Pest, au profit des Kuruc. — Pourtant Rákóczi ne réussit point ä prendre sóit Buda soit Pest. Pendant la longue guerre, les deux villes restent comme une ile fortifiée, au milieu des armées kuruc établies en des camps permanents ou bien seulement de passage sous les murs hätivement fortifiés . . . Tamás Észe LA VILLE D'EAU DE TABÁN Les pays en plein progres mettent tout en oeuvre pour attirer chez eux les touristes en automobile. II n'est done point étonnant que lorsque les automobilistes d'Europe eurent décidé de s'unir pour créer une route traversant l'Europe de Bruxelles jusqu ä Constantinople, les pays qui, ä cet égard, pouvaient entrer en ligne de compte, firent l'impossible pour obtenir que cette route passät par leurs villes. La Hongrie у réussit de son cóté, il у a de cela dix ans, car eile fut admise dans la route transcontinentale, entre Hegyeshalom et Szeged. Déja a l'époque de la premiere guerre mondiale, cette route connut un trafic tres intense et devint, avec sa section de Pera— Bagdad, l'artere principal de deux continents, de l'Océan Atiantique au Golfe Persique. C'est pourquoi on améliora eompletement la section hongroise de cette roiite transcontinentale et meme ä son point culminant, ä Budapest on essaya ä résoudre le probleme de la traversée sure et rapide, de l'entrée en ville comfortable. La nouvelle section touristique de cette roiite doit mener au coeur de Tabán, се novau futur de Budapest Ville d'Eau oű pres du Danube et sur les pentes larges des collines les hotels thermaux pourront s'élever librement, au milieu de la nature, pour étre nourris des sources abondantes, — riches en éléments radioactifs. — des Bains de Rudas et de Rácz . . . Virgil Borbiró LES APPARTEMENTS DE PETŐFI A PEST A l'époque dite des réformes en Hongrie Petőfi est le porte-parole chez nous de la révolution européenne. C'est sa voix qui enflamme dans les fameuses journées de mars les milliers de paysans venus ä la főire de Pest pour у faire valoir leurs aspirations révolutionnaires. Le patriotisme moderne de Petőfi s'épanouit avant tout dans cette ville. Pendant ses pérégrinations en province, il ramasse des forces nouvelles, il reprend contact avec son peuple, mais il retourne toujours dans la ville ou les grandes idées du siecle doivent se réaliser a son gré. La premiere fois il vient en 1833 ä Pest : il у fréquente l'école pendant deux ans. Ápres avoir interrompu ses études au lycée de Selmec, il vient pour la deuxiéme fois ä Pest au début de mars 1839 : il est figurant pendant deux mois au nouveau Théatre National. Pendant ses années d'apprentissage il traverse souvent Pest. C'est la qu'il retrouve la vie littéraire qui doit le faire sortir de sa misere. Lorsqu' au milieu de 1843 il s'installe enfin ä Pest, il demeure d'abord chez Louis Fekete, puis en face du Musée National, au premier étage de la maison construite selon les plans d'Ignace Brei. De nouveau il se laisse tenter par le théátre, mais sa misere ä Debrecen fait mürir sa vocation définitive. A la recommandation de Vörösmarty, le Cercle National publie ses poemes et il devient secrétaire de rédaction dans l'hebdomadaire d'Imre Vahot, le »Journal de Modes de Pest.« C'est chez le meme Vahot qu'il va demeurer du 17 juin 1844 jusqu' au 29 septembre de la meme année, dans la maison Funewalder située ä la Route Nationale, puis du 1 octobre jusqu' en janvier 1845 au second étage de la maison Kölber sise au coin des rues Hatvani et Magyar, dans un sombre petit réduit. II ne supporte pas longtemps ses liens qui l'attachent ä Vahot et a son journal. Avant son voyage en Haute Hongrie, il demeure dans l'ancienne chambre de son amour, Etelka Csapó, belle-soeur de Vahot, morte dans la fleur de son extreme jeunesse, ä la maison Wenckheim de la rue Kecskeméti. Entre 1845 et 47, il loue une petite chambre donnant sur la cour, d'abord 4, rue Hatvani, puis 6 de la meme rue. Entretemps il va souvent en province, ses projets littéraires vont former un programme et il voit toujours plus clairement les perspectives sociales et politiques de sa poésie. Au moment de la révolution de mars, il demeure avec sa femme et avec le romancier Jókai 7. rue Dohány; il у a, depuis novembre 1847, un appartement de trois chambre? et 1э sienne est ornée des portraits des grands révolutionnaires frangais. Comme les événements ne vont pas prendre le rythme dicté par Petőfi, celui-ei perdra bientót de sa popularité. Le 1 aoüt 1848, il s'installe avec ses vieux parents dans un phis petit aDpartement au coin des rues Lövész et Bástya, dans une maison construite selon les plans de Joseph Diescher en 1'année 1844 et placée contre le mur d'enceinte médiéval de la ville de Pest. La tenméte de la guerre pour la liberté l'entraíne iusqu' aux confins orientaux du pavs. C'est le 9 mai 1849, au moment du siege de Pest, cra'il arrive de nouveau dans la capitale. Ses Darents sont morts, avec l'armée il est brouillé et il vit avec sa petite famille dans la plus complete solitude, au coin de la rue Kerepesi et de la rue Síp, dans la maison Marczibányi construite selon les plans de Fidele Kasselik, dans l'année 1812. Les fenetres de son appartement situé au IIе étage, donnaient sur la rue Dohány. Le 3 juillet 1849, lorsqu'il semblait assez clair qu'il n'y avait plus mo yen d'élargir la guerre en révolution, le poete quitte Pest pour aller au devant de son destin. Vilmos Bertalan LE PASSÉ ET L'AVENI R DU CHÄTEAU Dans la destruction générale de notre capitale, ce qui nous chagrine peut-etre le plus c'est la destruction du Chäteau et de ses environs. Ce petit quartier est tellement annihilé qu'il n'y reste plus une seule maison intacte. Certes, sa valeur historique ne se trouve point dans le style, dans la beauté de ses édifices. Son unité, restée identique ä travers les ages les plus divers, vient de l'áme de ses batisseurs qui a marqué de son empreinte tous les styles venus de l'étranger. Partout, dans ces édifices, ces palais et ces maisons d'habitation, nous retrouvons la meme facon de construction solide, économe, honnete et sincere, réservée dans ses rares décors, plutót pauvre dans ses matériaux et s'adaptant toujours ä une perspective d'ensemble de la rue. C'est pourquoi la moindre rue du Chäteau flatte les yeux du promeneur: le vrai caractere du Chaáteau se trouve non pas dans les formes ou les détails architectoniques, mais dans l'ensemble des bátiments, dans l'harmonie de leur atmosphére. II est done clair qu'en reconstruisant le Chäteau, il faudra sauver avant tout non pas telle ou telle de ses formes analysables, mais son atmosphere générale difficile a exprimer et presqu' impossible ä analyser. Бе '/а Péczely L'ART GRAPHIQUE MODERNE EN HONGRIE Un tres bel essai sur le dessin, ce plus archaique des arts introduit cet album de reproductions magnifiquement présenté par la maison d'éditions »Erasme«. L'essai est une publication posthume, oeuvre profonde du jeune György Gombosi disparu, ily a un an, en des circonstances tragiques. П у a toujours quelque chose d'émouvant et d'incomplet en de telles oeuvres et rien ne s'accorde mieux avec cette esquisse inachevée que la pensée principale de l'auteur selon la quelle le dessin est toujours plus ou moins fragmentaire, tout en pouvant se rapprocher de la perfection ä sa maniere. Apres avoir énuméré les signes distinctifs du dessin classique, Gombosi étudie tour ä tour les diverses techniques du siecle dernier pour analyser ensuite l'essence du dessin moderne. L'album contient quatrevingt-trois reproductions choisies." depuis" Rippl-Rónai jusqu'au groupe des fameux »Huit«, puisque les artistes contemporains seront réunis dans un iecond volume. Papier, typographic. technique des illustrations, tout est digne des temps de paix heureux et la jeune maison d'éditions »Erasme« mérite tous les éloges des amateurs d'art. Aurél Kárpáti 128