Prékopa Ágnes (szerk.): Ars Decorativa 29. (Budapest, 2013)

Hilda HORVÁTH: Le pavillon Bigot-Lavirotte. L’histoire de l’acquisition d’un objet d’art

pas conçus pour prendre place dans un es­pace fermé. Il souhaitait par-là, vraisem­blablement démontrer les liens qui exis­taient entre les artistes contemporains de son temps, qu’ils fussent Hongrois ou étrangers. Il voulait sans doute aussi pré­senter des réalisations artistiques origina­les émanant de la notion, à la mode à l’épo­que, du « Gesamtkunstwerk ». Radisics, à d’autres occasions également, s’intéressa à des œuvres monumentales. Par analogie à cette notion, il en suivit le raisonnement lorsqu’il regroupa au sein d’une même unité d’exposition des créations d’artistes hongrois et étrangers. Cependant, Bigot laissa un flou « amné­sique » autour du nom de l’architecte qui collabora à la conception de son pavillon réalisé spécialement pour l’Exposition Uni­verselle de Paris de 1900. Et c’est ainsi qu’on ne retint que le nom de Bigot pour dénommer l’artiste à l’origine de cette structure en céramique. Ce pavillon acheté à l’Exposition Universelle de Paris en 1900, fut répertorié dans le registre principal des inventaires24, et, fut présenté25 dans une ex­position spécifique, avec d’autres œuvres provenant de Paris. A cette occasion, le pa­villon ne fut pas entièrement monté et on ne présenta au public que quelques-uns de ses éléments. Les différents éléments du pavillon fu­rent ensuite placés dans les caves du musée, où ils furent judicieusement maintenus à l’abri pendant les deux guerres mondiales qui suivirent. Cependant, les caves du mu­sée qui manquaient singulièrement d’étan­chéité, prirent l’humidité et virent leurs murs en plâtre partiellement s’effriter. En 1949, on fit tomber le crépi endommagé, mais, malheureusement, pendant ces tra­vaux, on omit d’évacuer au préalable les pièces de céramique entreposées. Cette situation est celle, en tout cas, dé­crite dans le procès-verbal rédigé le 1er mars 1952, lors d’une inspection des caves. C’est dans l’une des remises latérales censée abri­ter les objets de valeur, que l’on tomba, par hasard, sur les éléments en céramiques en­chevêtrés les uns sur les autres26. On n’a pas encore pu expliciter com­ment et grâce à quoi ces objets ont-ils pu réchapper aux événements de 1956 et aux décennies suivantes. En 1977, Ferenc Batári rédige une étude27, sur les différents objets achetés à l’Exposition Universelle de Paris, dans laquelle il est question du pavillon également. Mieux encore, il en présente quelques éléments à l’exposition organisée en 198828. (fig. 7-8) C’est donc dans la deuxième moitié des années ’80, que l’on découvrit fortuitement, à l’occasion des travaux de réhabilitation des caves du mu­sée, que les céramiques achetées à l’Exposi­tion Universelle de Paris, survécurent aux événements révolutionnaires qui altérèrent le bâtiment, mais, furent ainsi « reléguées » dans les caves dans des conditions indignes de leur valeur29. Certains de ces éléments découverts par hasard furent présentés90 à l’Exposition présentant les différents styles artistiques intitulée « L’Art Nouveau. A l’aube du 20e siècle ». Bien que ces élé­ments de construction fussent bien réper­toriés et recensés, ils ne furent cependant jamais inventoriés de manière systématique et le traitement de leurs données se fait tou­jours attendre. Il en est de même pour la reconstruction du pavillon. S’il est honnête de reconnaître que, même reconstruit, le pavillon ne pourra jamais rivaliser d’intérêt ni être comparé à aucun autre des bâtiments en céramiques de Bigot, il pourrait, au moins, démontrer avec brio la diversité des activités de la société et refléter l’ambiance de la « Belle Epoque ». (fig. 9) 79

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