Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 25. (Budapest, 2007)

Erzsébet VADÁSZI: Deux petits meubles en acajou

Selon le témoignage d’une source écrite, datée du 26 mars 1818, l’autre coffre à papi­er a été transféré par le prince Eugène Leuchtenberg à son palais à Munich. M. Soulange-Bodin, l’intendant du prince a écrit en ce temps-là: „J’ai l’honneur d’in­former Votre Altesse Royale que j’ai fait expédier à ces jours derniers, à Munich, cinq caisses contenant divers objets d’art pro­venant de Malmaison, à savoir ... une tire­lire ou coffre à lettres, richement orné de bronze, ayant servi à l’Impératrice”.6 Après la mort du prince Eugène en 1824 son fils, pnnce Maximilien Leuchtenberg (1817-1852), puis la femme de ce dernier, princesse Maria Nicolaievna (1819-1876) - fille du tzar des Russes, Nicolas Ier -, encore plus tard leurs descendants étaient les nouveaux proprié­taires du meuble. Enfin, à l’occasion d’une vente publique organisée à Zurich (ou à Paris) la Fondation Napoléon l’a acheté et l’a fait présenter au Musée Jacquemart- André à Paris en 2004. La pièce est partic­ulièrement précieuse à cause de sa monture en bronze doré, exécutée dans l’atelier de Martin Guillaume Biennais. Un troisième coffre à papier dont la décoration similaire provient aussi de l’ate­lier de M. G. Biennais, a été fourni le 16 août 1810 à l’Impératrice Marie Louise en valeur de 4.800 francs. Une description con­temporaine mérite d’être citée ci-dessous: „... un serre-papiers en bois de racine, forme de bouclier antique par ces deux extrémités, avec tiroirs, porté par quatre pieds ornés de sabots avec feuilles d’eau et fleurons, palmes et couronnes dans les pendentifs. Quatre lionnes antiques ciselées ronde-bosse sup­portant ledit serre-papiers, lequel est orné par ses extrémités de couronnes de laurier, aigles, foudres et abeilles patères et armes, le tout ciselé en relief. Ledit fermant à clef, laquelle est damasquinée en or et ciselée avec le chiffre de Sa Majesté. 4 800 F.”.7 Jusqu’à maintenant les spécialistes ne se sont pas occupé du ’destin’ du coffre à pa­pier de l’impératrice Marie Louise, bien que cette histoire mérite d’être élucidée. Après avoir divorcé d’avec Napoléon l’ex-impéra­trice s’est mariée avec un général autrichien nommé Albert Neupperg. Leur fils, Guillaume (1821-1895) fut élevé en 1864, par la grâce de l’empereur François Joseph 1er au rang princier avec l’autorisation de porter le nom du prince Montenuovo qui est quelque peu semblable à l’équivalent italien de son nom de famille. Après qu’il s’est marié avec la comtesse Julie Batthyány son épouse a accouché d’un fils nommé Alfred en 1854 qui a parcouru une brillante carrière. Ayant le titre d’un conseiller intime à la cour impériale à Vienne il est devenu chevalier de l’ordre de la Toison d’or. Comme prêteur de précieux objets d’art il a contribué à l’exposition organisée à Vienne en 1898 où les reliques et les documents 7. Table. Jacob Desmalter, Paris, début du 19lm< siècle. Palais de Trianon 38

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