Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 25. (Budapest, 2007)
Erzsébet VADÁSZI: Deux petits meubles en acajou
3. Serre papiers ayant apartenu à Joséphine Bonaparte. Château de Malmaison Malgré sa proposition - Napoléon a suggéré le prince Nicolas II. Esterházy comme futur roi du pays - la proclamation est restée sans retentissement. En 1814 le prince a été un des membres de la délégation qui a accompagné Marie Louise, l’Impératrice de la France de Châtillon à l’Hôtel de Rambouillet. Nicolas II. Esterházy a eu la passion des beaux-arts avec un enthousiasme pour le goût italien et le style français. En 1795 il a acquis la bibliothèque et la riche collection de peintures, d’estampes et de médailles du comte Neupperg. Adhérent du style néoclassique il a admiré l’art de Canova et de Thorwaldsen et a fait rebâtir le château de Kismarton par l’architecte Charles Moreau (1758-1841) dont il avait fait la connaissance à Paris. Les plans de grande envergure de Moreau n’ont pas pu être réalisés à cause de graves conséquences des guerres napoléoniennes, la ’modernisation’ de la façade vue de derrière, du côté du jardin évoque tout de même un effet saisissant avec son péristyle sans tympan et sa galerie des glaces. Le jardin dans le style anglais derrière le château s’est certainement très bien accordé à la conception de Moreau qui a inventé les plans du tempietto avec au centre la statue de la princesse Léopoldine sculptée par le célèbre Antonio Canova. Dès le décembre 1802 prince Nicolas Esterházy a passé presque six mois à Paris. A cette occasion il a fait la connaissance de Moreau, puis de Joseph Fischer {1769— 1822), graveur de Vienne qui, étant familier dans les cercles des artistes et des propriétaires des maisons d’antiquités, y a séjourné en ce temps-là. C’était probablement par l’intermédiaire de Moreau et Fischer que le prince Esterházy a trouvé l’occasion d’acheter quelques meubles pour son château à Kismarton. Il a pu acquérir de cette façon la console signée par Martin Eloy Lignereux,1 ensuite deux petits meubles en acajou que nous voulons traiter dans la présente étude. Le coffre à papier en forme d’une urne2 s’élève sur un console prismatique avec au sommet une ouverture par laquelle les documents - lettres et surtout des cartes - peuvent être placés dans l’intérieur du meuble. Le côté intérieur de la pièce a été plaqué en érable. Les ferrures originales, probablement en bronze doré, manquent. Selon une tradition familière le prince Nicolas II Esterházy a emmené ce coffre dans les expéditions militaires pour pouvoir 4. Serre papiers ayant apartenu à Joséphine Bonaparte. Fondation Napoléon, Paris, Musée Jacquemart-André 36