Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 23. (Budapest, 2004)

Ágnes PRÉKOPA: Pál Miklós et la culture de l'objet

«le rétrécissement, la déformation», l'assimi­lation de la culture visuelle à la culture de l'image représente un danger 28 , étant donné, que « presque toute image peut être considérée à la fois comme un objet. » « L'œuvre d'art que notre regard embrasse, dans une exposition, et identifie comme un tableau, devient aussitôt objet dès lors que nous l'appréhendons avec la volonté de l'acheter: nous la regardons alors comme un des objets de notre futur ameuble­ment. » 29 A l'intérieur des environnements, il fait la différence entre les images décoratives, les images-objets et les objets-images : « une robe et une cravate imprimée nous habillent en images:» 3 ". Ses constatations au sujet de l'abstraction reviennent comme un leitmotiv à travers ses écrits, comme ici: «Si nous acceptons l'ornementation picturale sur un vêtement ou sur un objet, alors pourquoi ne l'admettrions-nous pas également sur un élément de décoration venant embellir un bâtiment ou un mur intérieur - puisque le tableau n'est pas différent. » 31 II est utile ici de jeter un coup d'œil sur ses idées formulées en 1961 comme quoi l'abstraction se manifeste en dernier lieu dans la décoration, 32 et qu'alors que le grand public rejette l'abstraction dans les beaux-arts, il l'admet sans problème en tant qu'élément de décoration, quand «il n'est en fait question que d'une autre facette de cette même culture artistique. Le vêtement que nous portons, le mobilier, les objets dont nous nous servons, sont eux aussi les produits de la culture du grand art comme l'est également le tableau que nous devrions accrocher au mur de notre logis (après que nous l'ayons rendu public à l'occasion d'une exposition), ou la statue devant laquelle nous passons tous les jours dans la rue. » 33 Les conclusions qui découlent de cet examen sont les suivantes : « la culture visuelle est, en substance, culture de l'objet - et la culture des images en est un point de vue et un système spécifique », ainsi, dans la transformation de la culture visuelle, nous devons considérer, comme principe de base, le point de vue de l'image pour l'objet, ses conséquences illustra­tives et, du même coup, également, ses rapports avec l'intégralité du monde objectai. » Les relations avec le monde des images, pro­pres de l'objet peuvent se rapporter à tout objet (= forme de base) ou à ses détails (= ornemen­tation). La présentation des objets (= exposi­tion) peut être jugée complète grâce à l'explica­tion de l'environnement, du contexte au sens plus large, des objets. (Le besoin d'une présen­tation du contexte est déjà, en soi, un élément didactique du musée.) 34 La Culture de l'environnement en l'an 2000 35 constitue l'une des études les plus intéressantes qui travaille la systématisation de la culture environnementale selon un nouvel aspect, très divergent de celui de 1969, et, qui est d'un grand impact auprès du lecteur d'aujourd'hui, eu égard aux conclusions témoignant des expériences et de la sagesse de l'auteur, et aussi, étant donné le temps écoulé depuis et les changements survenus, impré­visibles à l'époque : A la lumière de la lecture de cette étude, on comprend que la notion de culture environ­nementale englobe, en plus du monde objectai, l'environnement naturel également. Les éléments du système (macro et micro­environnement) tels : les données naturelles, les bâtiments, les biens d'équipement (des réseaux de communication aux canalisations d'eau et au métro), les machines (des moyens de transport à l'électroménager), le mobilier, les vêtements, les objets usuels de consommation courante. Il est cependant important de noter que parmi la liste des différentes fonctions, apparaît aussi en émergence la fonction culturelle avec la consommation dite "de prestige" en tant que distinction du statut social. L'auteur, à l'occasion de certaines notes placées entre parenthèses, lance parfois des «clins d'œil», comme ici, au lecteur qui, lui, y répond en en souriant avec bonhomie: «Aucune tendance historique ou même actuelle ne vient authentifier ces prédictions issues de la science fiction qui, par un harcèlement incessant, annoncent l'avenir du vêtement rationnel ou pratique. Tout au contraire, les ouvrages traitant de l'histoire du costume attestent de l'appari-

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