Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 23. (Budapest, 2004)

Zsuzsa GÁSPÁR: A qui apartient le musée? Le musée et le public

drainaient le visiteur vers le champ de réflexion suscité par chacun d'eux préalablement défini par un spécialiste. Des agrandissements photo de certains détails analysés en particulier, entraî­naient le visiteur à regarder à nouveau et de plus près l'objet ou le détail donné, à « lire » l'œuvre en suivant le regard du spécialiste. Deux autres expositions de la série, déjà mentionnée, Création d'espace - Elaboration d'objet, eurent également lieu cette année-là. "Au cours de la réalisation de ces expositions, l'application des points de vue d'éducation cul­turelle" causa des changements profonds dans l'aspect extérieur des expositions. Non seule­ment, elles étaient devenues plus chaleureuses, plus ludiques, mais répondaient encore mieux aux exigences établies selon lesquelles la présen­tation devait surpasser le concept. Elles appor­taient également une réponse à la question : que perçoit le visiteur à la vue de l'exposition? Ou, plus scolairement parlant, que lui dit l'exposi­tion ? Les objets présentés ainsi que la multitude des informations diffusées n'étaient pas censés uniquement rendre au visiteur la visite agréable et lui faire apprécier certaines œuvres mais ils devaient aussi lui permettre de comprendre le sens-même de l'exposition. C'est aussi ce que visaient les différents programmes conçus pour adultes, adaptés au niveau de connaissance de chacun, et qui pouvaient aussi bien avoir lieu en dehors du cadre du musée - à l'exemple de la série de conférences organisées avec «l'univer­sité libre » de l'Association pour l'Elargissement des Connaissances Scientifiques. En 1975, lorsque Pál Miklós prit la direction du Musée des Arts décoratifs de Budapest, l'institution était, pour le moins, froide et peu attractive, fortement renfermée sur elle-même. En 1985, lorsqu'il donna volontairement sa démission - derrière cette démission se cachait, une fois de plus, sa défense obsessionnelle des intérêts du musée -, il légua à son successeur, une institution rayonnante, chaleureuse, travaillant de façon conceptuelle, prisée aussi bien des muséologues, des intellectuels, de l'opinion publique enseignante que des médias. Et sans exagération, nous pouvons affirmer que sa démission et son départ mit un terme à une des périodes plein de succès du musée. Ceci marqua la fin d'une époque qui, avec raisons à l'appui, peut être comparée et mise en parallèle avec celle d'une autre figure de proue légendaire qui fut également jadis un de nos directeurs généraux, Jenő Radisics.* Traduit du hongrois par Félicie de Gérando­Teleki * La partie de l'article qui traite des relations entre le public enfantin et les expositions, et qui correspond à la partie centrale de l'étude sur plus d'un tiers, a été écrite par Judit Pataki.

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