Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 23. (Budapest, 2004)

András SZILÁGYI: Projet et conception de Pál Miklós au sujet de l'exposition permanente du Musée des Arts Décoratifs de Budapest

ANDRÁS SZILAGYI PROJET ET CONCEPTION DE PÁL MIKLÓS AU SUJET DE L'EXPOSITION PERMANENTE DU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS DE BUDAPEST Ne nions pas l'évidence et ne la craignons pas! Osons tout simplement utiliser les mots qu'il faut et dire les choses clairement et simplement s'il le faut et quand il le faut! Ne rechignons pas non plus devant les lieux communs: ils ne sont pas forcément toujours pernicieux ou dangereux. Ils peuvent l'être, certes, s'ils sont formulés à la fin d'un raisonnement, en guise de conclusion, dans le cas spécifique où l'argumentation aboutit à des topiques d'une platitude plus que navrante. Par contre, si, au contraire, nous partons de ces lieux communs choisis sciemment en tant que points de départ d'une démonstration donnée ­et pourquoi ne le ferions-nous pas? -, l'évidence banale et manifeste peut alors se transformer dans certains cas, en un élément moteur d'un discours ou d'un raisonnement fertile. Il tombe sous le sens, voire même c'est un véritable truisme que de dire, de constater que les visiteurs d'une exposition sont en générale de "types divers et variés". Pour ainsi dire, il existe presque autant de types, de variétés, de mutations, de variantes de catégories de "visiteurs de musée" que de sortes d'individu. Il y en a qui vont au musée par curiosité, poussés par un intérêt sincère à parfaire leurs connaissances, et, d'autres, qui s'y rendent par obligation extérieure - parce qu'il leur faut accompagner un parent, une connaissance, un collègue étranger -, ou bien tout simplement par considération mûrement réfléchie du style "j'ai une demi-heure à tuer...en plus, je suis dans les parages...". Il y a aussi des visiteurs dits récurrents et d'autres qui, à cette occasion, mettent pour la première fois de leur vie les pieds dans ce genre d'institution. Entre ces deux extrêmes, se situent ceux qui - quelque part à mi-chemin - possèdent déjà à leur actif la visite de la plupart des grands musées renommés d'Europe et des quatre coins du monde mais qui, par contre, ont à peine connaissance des musées de leur propre pays. Aussi, poussons le raisonnement encore plus loin: il existe même des visiteurs qui, avant tout - et ce, indépendamment (ou presque) de leur âge et de leur niveau d'étude -, veulent pouvoir s'extasier, se donner l'occasion de s'émer­veiller: se perdre dans des œuvres anciennes ou jugées comme telles, s'oublier dans leur beauté plastique, en perpétuer le souvenir pour une plus ou moins longue échéance. D'autres, sont attirés par un intérêt de beaucoup plus concret et certains d'entre eux arrivent d'office avec le désir ardent de compléter leurs connaissances sur le sujet. Pour d'autres aussi, c'est le moyen, à travers les œuvres exposées, de se plonger avec délice dans une série de questions jusque là restées sans réponses. En conséquence, tout musée qui désire organiser une exposition à succès garanti se doit de répondre à "l'attente" d'une forte majorité de ses visiteurs potentiels et de leurs différents besoins. Cependant rajoutons quand même à cet adage: ni de façon obligatoire ni en toute circonstance. Bien entendu, moins encore dans le cadre d'une exposition temporaire de courte durée - qui plus est s'adressant à une catégorie sociale et intellectuelle préalablement bien définie - bien que, quelque part, il faille

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