Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 22. (Budapest, 2003)

András SZILÁGYI: Deux médailles commémoratives des années vingt du 19eme siecle. Remarques sur les compositions exécutées par Jean-Jacques Barre d'apres les esquisses de Louis Lafitte

derniers. Dans le même temps, la Cour des Bourbon ne cachait pas sous le boisseau ­d'ailleurs il le faisait sentir de manières plus ou moins informelles - qu'il considérait les diri­geants de la politique étrangère anglaise et autrichienne comme ses principaux partenaires. Notamment ces hommes d'états hors-pairs tels que George Canning, chef du parti Tory, ou encore Klemens von Metternich, dont il connais­sait bien la mentalité et avec lesquels il était alors le plus enclin à collaborer (pour diverse raisons). Or, à l'époque, le représentant de Vienne en tant qu'ambassadeur, Paul Antoine Esterházy, descendant d'une ancienne famille aristocrate hongroise, était en 1825 un des collaborateurs les plus proches - et pour ainsi dire, les plus confidentiels - de Metternich; de même qu'il en était vraisemblablement de la sorte, des rela­tions entre le margrave de Northumberland et George Canning, le dirigeant des affaires étrangères britanniques. Donc, au moins dans l'opinion publique, les deux «ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires» désiraient adopter, au sein des pratiques diplomatiques, les idées qui étaient relativement les plus proches de celles de la Cour des Bourbon. Ce n'est donc pas par hasard si ces deux per­sonnages bénéficiaient d'un profond respect, supérieur à nul autre pareil. Nous estimons donc par la même occasion que tous ces points de vue et toutes ces considérations politiques se firent bien sentir dans les différents cahiers des charges des commanditaires et dans les instruc­tions précises et détaillées - venant tout droit des cercles les plus intimes de la Cour des Bourbon - dont Louis Lafitte devait tenir compte tout au long de l'invention et de la réali­sation de la composition. Pour reprendre ce que nous avons mentionné dans notre introduction au sujet des «incidentes hongroises» des deux médailles, nous consi­dérons en avoir développé l'essentiel ci-dessus et jugeons donc inutile de nous répéter. Par con­tre, un petit, mais tout de même important, complément d'information s'impose ici. Nous avons pris acte que l'exemplaire de la Médaille Egyptienne du Musée National avait eu pour propriétaire d'origine un représentant illustre de l'aristocratie hongroise. Et bien, nous pou­vons en dire le même de «l'exemplaire hon­grois» de la médaille du Sacre - lui aussi appar­tenant aujourd'hui au Département des Médailles du Musée National 9 . Ajoutons qu'il s'agit-là d'un cadeau véritablement royal au sens propre du terme, et non de convention. Cadeau envoyé du roi lui-même - c'est à dire de sa cour - et dont le «destinataire» n'était autre que l'un des personnages illustres ayant assisté au sacre, un des «ambassadeurs extraor­dinaires et plénipotentiaires», le prince Paul Antoine Esterházy en personne (fig. 15). L'inscription ci-dessous gravée en exergue sur la tranche de la médaille nous le prouve: LE ROI A S(ON) E(XCELLENCE) MR (MONSEIGNEUR) LE PRINCE ESTERHÁ­ZY AMBASSADEUR EXTRAORDINAIRE D'AUTRICHE. (Traduit du Hongrois par Félicie de Gérando-Teleki)

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