Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 7. (Budapest, 1982)

MIKLÓS, Pál: Une typologie du jouet

pratique, apte à la manoeuvre technique définie — en général, ces jouets ne sont pas décorés. Une bille (de billard) doit avoir la perfection globulaire dans la forme, dans le poids, dans la surface y compris le colo­riage: c'est la perfection esthétique type „design". Il y a des exceptions: nous pou­vons classer parmi les jouet-instruments le cerf-volant dont on connaît des variantes simples, pratiques aussi bein que des va­riantes pompeuses, surdécorées. (Je puis accorder la protestation: le cerf-volant est un cas contingent de cette typologie; j'y reviendrai plus tard.) Si nous envisageons le type objet­signe, nous pouvons classer dans cette ca­tégorie deux sortes de jouets: les modèles et les accessoires des jeux de société. Je compte parmi les modèles tous les objets d'imitations: poupées, maisons et mobiliers de poupée, le dada et le cheval à bascule, les modèles (ou plutôt images plastiques) d'auto, de navire, d'avion, de train, les costumes et les masques, les armes etc. 7 Ici, on trouve encore des questions dé­licates: les modèles bricolés et fonction­nants d'avions, planeurs et à moteurs, de navires, à voile et à moteurs, ne sont pas des imitations proprement dites, mais plu­tôt des instruments d'expérience. Ainsi, nous devons faire la restriction: ce ne sont que les modèles (les images plastiques) fabriqués (non bricolés) imitant le mouve­ment qui seront classés dans la catégorie jouet. Le modèle de train électrique est un exemple: il est tojours manufacturé, il est une imitation et jamais instrument d'expérience. On peut exclure les jouets bricolés parce que le bricolage — il n'est pas in­téressant que nous le définissons aussi comme jeu — comme activité constructive n'emploie pas d'imitations, mais toujours des matières et d'objets véritables (bien que souvent miniaturisés). Ainsi les jouets brico­lés ne sont pas des instruments-accessoires du jeu, mais les produits finaux. Quand on emploie ces produits finaux du jeu-bricol­age comme jouets-instruments, alors, il s'agit déjà d'un autre jeu, d'une autre par­tie et d'un autre type de jeu, c'est à dire, d'un jeu sportif ou d'un concours de l'activité constructive. Quant aux accessoires des jeux de so­ciété, il y a trois grands groupes: le pre­mier sera le dé et tous les jeux basés sur l'aléatoire, le deuxième sera les échecs et ses parents (jeux de combinaisons spatiales ou de positions comme les dames, le salta, le halma, le moulin, le trictrac etc.), et le troisième sera les cartes et ses semblables, les jeux de combinaisons abstraites, voire mathématiques (mahjong, domino, etc.). Un nouveau représentant du jouet des com­binaisons spatiales sera le ,,cube magique" d'un spécialiste hongrois (Ernő Rubik): après beaucoup de jeux basés sur les com­binaisons spatiales en deux dimensions, voilà un vraie modèle en trois dimensions. Un trait caractéristique commun de tous les trois groupes est que ces accessoires de jeu forment toujours un système symbo­lique parce que tous les signes sont con­ventionnels et autoritaires (pièces blanches et noires ou d'autres couleurs, couleurs et figures des cartes, échiquiers ou damiers avec cases blanches et noires ou bien avec autres figures comme les triangles du tric­trac). Système parce que tous forment un trésor de figures (un dictionnaire) et un règlement précis et clos (une grammaire) pour l'emploi des figures et des relations réelles et possible entre les figures. 8 Ainsi, ces jouets sont de vrais signes, comme des imitations. Mais les imitations (modèles) sont des signes iconiques, leur signe/signi­fié relation est l'analogie, les accessoires des jeux de société sont des signes symbo­liques. Et si nous voulons définir le carac­tère des jouets-instruments, nous les ap-

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