Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 7. (Budapest, 1982)
VADÁSZI, Erzsébet: Meubles datés
Nagyszeben (Sibiu — Roumanie), et datant de 1802, est recouverte de cerisier et de noyer, avec incrustations en érable, frêne et if, ce qui est très fréquent sur les meubles de Hongrie du XIX e siècle (fig. 32). Un bel exemple du secrétaire, version du scriban, est le meuble, achevé le 13 mars 1809 par le maître de Késmárk (Kezmarok — Tchécoslovaquie) János Just, à incrustation en if, poirier et érable (fig. 34). A ce temps-là les armoires à deux vantaux gardent encore les traditions classicistes précoces tant dans la forme que dans l'exécution (armoires de 1807—1815. Cette dernière est le travail du menuisier de Pest, Gábor Diószegi) (fig. 33 et 35). C'est en Transylvanie, peut-être à Kolozsvár que fut exécuté l'ensemble de salon empire, dont la table, en bas du plateau, sur le rebord, porte le nom du menuisier Sándor Paksi et la date de 1830 (fig. 36). Également sur une table de salon nous est parvenu le nom de Károly Török de Veszprém, y fixé en 1845 (fig. 39). Sur les pans de l'unique lit daté on trouve, pyrogravés, les lettres K K D G B D et la date 1852 (fig. 40). Passant en revue nos meubles datés énumérés ici, nous voyons que dans certaines régions ils sont plus fréquents, et plus rares dans d'autres. Ils sont fréquents aux XVII—XVIII e siècles dans la Haute Hongrie, surtout dans les villes minières, dans le pays de Zips, aux environs de Kassa (Kosice) et de Nagyszombat (Trnava); en Transylvanie surtout dans les environs de Kolozsvár (Cluj) et Nagyszeben (Sibiu); dans la Hongrie occidentale aux environs de Kőszeg, Győr et Sopron. Moins riche sous cet assect est le centre du pays — évidemment il est le plus pauvre aussi quant aux meubles qui nous sont parvenus. A ce temps-là n'était pas encore centre du pays ni en économie ni en politique, mais, fait intéressant, l'ancienne capitale Pozsony (Presbourg; Bratislava — Tchécoslovaquie) ne nous a pas lègue non plus des meubles datés en quantité. Dans la première moitié du XIX e siècle, à côté de la Haute Hongrie et de la Transylvanie, le rôle de la Transdanubie s'accroît, ainsi que celui des Partium (région limitrophe avec la Transylvanie) et de la nouvelle capitale Pest-Buda ^Budapest). Le recensement national (Conscriptiones regnicolares) de 1828 montre que les menuisiers sont déjà en plus grand nombre à Pest-Buda, et Kőszeg, Győr, Sopron, Veszprém, Debrecen. Les meubles les plus souvent datés sont sans aucun doute destinés à y garder des objets. Le coffre, plus tard l'armoire, sont pour ainsi dire les meubles les plus importants, dans la plupart des cas jeunes mariées l'emportent lors du mariage. Souvent, ils ne sont pas seulement un objet usuel, mais aussi un meuble de décor. Étant exécutés pour un événement important, leur forme, leurs proportions, leur construction, leur décor exigent des connaissances techniques approfondies, aussi sontils souvent à la fois des travaux de maîtrise. Le genre plus ancien, le coffre portable, s'élimine peu à peu par l'armoire, plus commode. Il est donc compréhensible que jusqu'au milieu du XVIII e siècle les coffres sont datés, et dans la suite les armoires à deux vantaux. Parmi les tables sont datées les tables de luxe qui ne servent pas à l'usage quotidien, dans la suite les tables de salon, de couture et de toilette. La date figure rarement par contre sur les grandes tables de salle à manger, et encore moins sur les consoles fixées à un endroit précis, ou sur les bureaux et sur les tables de jeu. A l'instar des lits, les sièges sont en général non datés, à l'exception des stalles