Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 7. (Budapest, 1982)

VADÁSZI, Erzsébet: Meubles datés

ERZSÉBET VADÁSZI MEUBLES DATÉS Les dates marquées sur les objets d'art, surtout sur les meubles, gardent le rythme des tournants dans notre vie: elles indi­quent le moment de tel ou tel important événement familial, de naissance, mariage, le délai de l'exécution d'une oeuvre de maîtrise, et parfois le souvenir d'une po­sition prise par une personne à propos d'événements politiques. L'étude de nos meubles datés est en outre important pour l'histoire des meu­bles: les dates fixées sont, en effet, des po­ints de repère concerts auxquels peuvent être rattachés, sur une base de critique des styles, des objets encore non classés. L'importance de la date fut reconnue la première fois par des chercheurs sué­dois et français qui, après le rassemblement des matières, des objets, se proposaient d'étudier la fréquence des dates, l'apprécia­tion de leur caractère, attiraient l'attention sur l'étroite interinfluence avec l'art popu­laire, cherchaient les facteurs économiques, sociaux, techniques, artistiques, esthéti­ques qui contribuaient à former un carac­tère régional à l'intérieur de leur pays. 1 Suivant l'exemple de ces ouvrages, nous étudions d'abord les meubles datés du Musée des Arts Décoratifs de Budapest pour y chercher les points de repère con­crets qui aideront à préciser la date de l'exécution de nos meubles d'aristocrates et de bourgeois, voire à localiser, grâce aux inscriptions accompagnent souvent la date, les objets dont la provenance était inconnue jusqu'ici. L'objet le plus ancien est une table, datant de 1598, à grand tiroir ou à casier, dont la forme garde encore des réminiscen­ces gothiques, mais dont le décor de rince­aux en relief en creux, a déjà un caractère renaissance (fig. 1). Dans notre collection c'est l'unique meuble hongrois du XVI e siècle qui est daté, ce qui ne signifie évi­demment pas que plus tôt les objets ne le fussent pas, car relativement peu d'objets nous sont parvenus de cette époque, ce-qui peut être expliqué par le caractère fonc­tionnel, par la nature périssable du bois, par les mauvaises conditions climatiques, par les endommagements causés par les guerres, les déménagements, le transport. Au XVII e siècle les meubles datés sont plus nombreux, surtout les coffres de cor­poration et les coffres de dot, servant sur­tout à y garder des objets, mais les armoi­res font aussi leur apparition en résultat de la stabilisation de la vie sociale et des changements dans le costume. Le coffre du corps de métier de l'an­cienne collection Delhaes porte la date 1644 (fig. 4), celui, à feutre de la collection Pro-

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