Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 5. (Budapest, 1977)

VADÁSZI, Erzsébet: Buffet ou dressoir. L'influence de Ducerceau sur un dressoir de Budapest

7. DÉTAIL DE DRESSOIR DE BUDAPEST Dieu m'en veuille autant envoyer, Afin qu'en tout soulas et joye, Ung tel dressouer possède et j'aye". La fonction du dressoir n'était pas d'ailleurs sans influencer sa forme pre­scrite par l'étiquette: le nombre des gradins ou étages devait toujours répondre à la situation que le propriétaire occupait dans la société, à son rang. Le roi avait droit à cinq, les princes à trois-quatre, les comtes à trois et les persones d'une condition in­férieure à deux. Sa destination, la place qui lui revenait dans la maison, le fait d'être utilisé à des occasions solennelles, impliquaient nécessairement qu'il devait être un meuble de parade, bien sculpté, au contraire du meuble désigné du terme buffet, servant, uniquement aux fins des repas, meuble de cuisine, en général sans décor. Le meuble de parade, décoré, où l'on non seulement serre la vaisselle de table, mais on en fait montre aussi, c'est-à-dire le dressoir, n'est pas inconnu dans l'art hongrois du meuble non plus. Le graduel dit Corvin, exécuté à Buda vers 1480— 1490, a conservé l'image du „vaissellier" que le roi Mathias, au moment de la con­clusion de paix en 1474 avec le roi de Pologne, avait dressé dans sa tente pour y placer sa vaisselle d'or et d'argent qui devait symboliser sa puissance et démon­trer sa richesse (fig. 1). A la conclusion de paix d'Olmùtz, le même „vaissellier" fut exposé au centre du marché pour que le public l'admire. La description que Seybold en donne révèle que ce meuble était considéré comme luxueux des le temps où il était en travail. La miniature nous montre un système de gradins, en nombre de quatre ou de plus, placé sur de hauts pieds, coiffé probablement d'un dais. Les objets d'orfèvrerie étaient placés sur les gradins couverts de nappes. 1 ' 1 Dans le Graduel cité, Hans Seybold écrit à propos du mariage de Mathias avec Beatrix les suivants: „In dem Sal gestan­den acht Credentz die all kostlich vnd rey­lich mit grossen scheürn und flaschen be­setztt waren. Item die Siben wil ich sten lassen vnd wil schreiben der ainen, die ist gemachtt vnd ain pfeyler ain vierung, vnd es ist, yede seitten lanng gewesen XXXI. schuech vnd yede seitten hatt XI stappffeln, das ist XLIII stappffel vnd rey­lich besetztt". 1,) Seybold appelle donc cre­dence ce meuble, le dressoir, dont il y eut huit dans la salle, chacune une pièce coû­teuse et royale, chargée de vaisselle de parade. 24

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