Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 3. (Budapest, 1975)

GOMBOS, Károly: Les tapis anciens arméniens

Quant à l'espèce de cette sorte gardée aux Musée des Arts Décoratifs, laquelle fut marquée en cette étude au Xo 2, les formes des dragons sont fortement stylisées, elles ne sont point tellement de cachet chinois et démontrent l'évolution du motif aux dra­gons sous la manoeuvre des tisserands armé­niens en la tendance de la géométrisation. Et c'est la seconde variante des tapis aux dragons. Il est de haute portée que sur ce tapis de Budapest les animaux, qui figurent constamment sur ces oeuvres de tel genre, en ce cas les cerfs gracieux, les oiseaux bien formés, ensuite les palmettes, les rosettes minces et les arbres, sont du premier au dernier des sujets caucasiens et figurent également sur les miniatures, reliefs et sculptures en bois arméniens. La troisième variante des tapis aux dragons fut présentée sous le No 1 en cette étude. Sur ce tapis à petite dimension le dragon apparaît géométrisé au point d'être mécon­naissable, tandis que la palmette, le calice et les feuilles dentées en scie sur la bordure sont également des sujets arméniens. Un tapis aux dessins tout pareils est gardé au Musée de Textile à Washington,­5 Le rangement en variantes ne signifie ici nullement un classement en périodes, car les tisserands arméniens aient pu dans une certaine époque confectionner d'après le désir du clientèle des tapis aux sujets ani­maux ou végétaux à la chinoise, persane ou arménienne, sans les motifs aux dragons ou d'autres bêtes fabuleuses. Par contre en acceptant que l'influence de l'art chinois fut au XIII e siècle d'une force balayant tout et que la classe dirigeante mongole eut fondu sa somptuosité de cour en première ligne sur cette base, ainsi nous sommes portés à croire que ces tapis aux dragons seraient de plus tôt — par exemple celui de Washington mentionné ci dessus — auxquels les configurations des dragons étaient réalistes et de cachet complètement chinois. En la seconde période du dévelop­pement ces motifs chinois se transforment et se complètent avec des éléments arméniens, caucasiens, persans et d'autres et ne dé­montrent qu'en leurs détails l'ascendant chinois. En la troisième période du dévelop­pement les motifs chinois disparaissent des tapis — c'est à dire ils deviennent insigni­fiants — la configuration des dragons se géométrisé sous la main-d'oeuvre des nou­eurs et se métamorphose en un motif ab­strait, s'enrichit des éléments caucasiens en déplaçant du sol du pays les formes d'expres­sion artistique dans le fond étrangères. Des tapis arméniens aux motifs végétaux de palmettes manquent totalement les figures des dragons et d'autres bêtes. Bien qu'on peut découvrir sur ces tapis aux sujets végétaux quelques dessins rensem­blant à une bête ou scorpion, ou aigle, mais — et c'est de l'importance primordiale — toutes ces ornementations sont sans excep­tion des caucasiennes, des arméniennes. Le tapis ancien arménien aux palmettes du Musée des Arts Décoratifs, qui fut présenté au Xo 3, est un chef-d'oeuvre, sur lequel manquent les sujets animaux, bienque le motif crochu-onglé de cette es]3èce artisti­quement ébauchée remémore le scorpion ou une autre créature quelconque et à la médaillon un corps d'oiseau schématique. Le point cardinal de l'ensemble des problè­mes des tapis arméniens est leur âge, c'est à dire de quel siècle ils tirent leur origine. Il est une certaine contradiction entre la situation postérieure des tapis anciens armé­niens aux dragons. Peu de données sont à disposition, c'est pour cela ces taxais auraient été évalués très anciens, tandis que plus tard dans la suite des temps, les siècles XVI e et XVII e furent marqués par précau­tion pour la plupart des pièces comme date de provenance. En nos jours on accepte cette théorie. 52

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