Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 3. (Budapest, 1975)
VADÁSZI, Erzsébet: Berceaux de quatre siecles
identiques aux précédentes, mais le décor sculpté des côtés diffère: au lieu de cercles entrelacés des carreaux réunissent les panneaux, et les colonnes soutenant le berceau se terminent en chapiteaux ioniques. Les arcs de la hausse sont remplis de sculpture rappelant le bossage. L'inscription sur le berceau de Budapest, notamment l'année 1584, sert la datation de ces trois berceaux de type identique. Avant cette date on ne rencontre pas de tels berceaux, ni leur reproduction dans des oeuvres d'art, bien que leur origine remonte à des temps plus anciens. A notre avis, ils étaient exécutés d'après les ,,berceaux de l'enfant Jésus" que l'on rencontre au début, plutôt dans la première moitié du XIV e siècle, surtout dans les monastères allemands. De dimensions fort réduites, 20 à 30 cm, ils étaient des objets de piété, surtout dans les monastères de femmes. Les deux berceaux de ce type que nous connaissons aujourd'hui, sont conservés au Bayerisches Xationalmuseum de Munich 6 (fig. 4.) et auSchnütgen Museum de Cologne 7 (fig. 5.). Celui de Munich, peint, est plus ancien, il date des environs de 1320, celui de Cologne, doré et sculpté, devait être exécuté vers 1350. Les deux sont posés sur une base en forme de H, de petites barres, avec deux boules au bout, soutiennent la petite caisse ouverte. Sur les côtés du berceau munichois on voit des anges peints, aux ailes déployées en demicercle, et des bords sortent de petites barres sculptées, rappelant des fleurons gothiques. Sur les côtés de celui de Cologne, des niches ogivales sont sculptées, renfermant des têtes d'homme, peut-être des apôtres, tandis que du côté chevet et du côté pied l'artiste inconnu avait représenté l'adoration des roi-mages et la crucifixion. Si le support et les proportions de la caisse de ce berceau ne sont pas identiques avec celles des berceaux de l'enfant Jésus du XVI e siècle, la conception même, à savoir le berceau soutenu par deux colonnes posées sur une base en forme de H, est tout de même identique et la différence peut être motivée par des circonstances pratiques. La protection contre la froideur du dallage, la position plus élevée, donc plus sûre de l'enfant peut expliquer que le support est plus élevé. Cette tendance, toutefois, ne se fait pas remarquer dans l'unique berceau civil, datant de cette époque qui, selon la tradition orale, aurait appartenu au roi d'Angleterre Henri V s (fig. 6.). Le support y est peu élevé, les colonnes portent des faucons sculptés. Le berceau-caisse est fait de barres cylindriques superposées. Les trois orifices pour les bandelettes du maillot s'y trouvent également. Les proportions du support s'écartent, même par rapport aux „berceau de l'enfant Jésus", en faveur du corps-même du berceau. Cet unique berceau civil et les autres indiqués ci-haut prouvent que le berceau suspendu s'était pas inconnu depuis le XIV e siècle, fait qui est confirmé aussi par les sources documentaires. Selon P. Havard, aux XIV —XV e siècles, les termes français employés pour le berceau font une distinction entre les berceaux montés sur deux pieds sans y être fixés, et entre les petits berceaux en bois, rectangulaires, qui sont des lits d'enfant proprement dits. Le premier est désigné en général par le terme bersouère, le dernier par bers, berseil, berseulx. Ce n'est qu'en connaissance de cette distinction que l'on comprend un compte datant de 1388, selon lequel la reine a fait faire pour sa fille Jehanne de France un berseil en bois avec bersouère. En 1402, selon la note d'inventaire d'Isabeau de Bavière, Girart de Blommenteau, peintre vivant à Paris, eut 20 livres pour dorer et peindre le berceul et la bersouère de „Madame Katherine de France". 0 Un an plus tard, en 1403, Marguerite de Flandre, princesse de Bourgogne, a payé 3f>