Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 2. (Budapest, 1974)

LÁSZLÓ, Emőke: De la tapisserie française „Psyché"

est parfaitement identique aux Psyché des tapisseries de France avec la seule diffé­rence que la tête de ces figures de France est plus du genre italien, de mouvement plus élégant et psychologiquement plus variée. Le tisserand de notre tapisserie prouve qu'il est secondaire par rapport à ceux de France, car, par exemple sous la draperie riche, on ne sent pas les deux épaules comme sur celles de France où la robe fait découvrir en grandes lignes les formes du corps dans l'axe principal qui donne une certaine stabilité au personnage, tandis que le jeu trop prononcé de la robe de Psyché lui enlève la plasticité du corps (fig. 9.). Cependant, à côté des traits négatifs de notre tapisserie par rapport aux modèles, nous devons mentionner les côtés positifs. Ainsi la division spirituelle en quatre espaces du plan: le parvis est orné de chardons à grand dessin, la figure de Psy­ché plus loin, est élancée, et les petites figures en perspective dans le fond suivant les règles de la perspective axonométrique nous oblige à suivre l'image jusqu'à l'archi­tecture parallèle au plan de projection qui ferme l'oeuvre. Les collines à la pente douce, la chape s'étirant vers le fond et les mar­ches offrent une heureuse transition. Ceci n'est pas tellement clair et renfermé sur la grande tapisserie. La trouvaille du tisse­rand de notre tapisserie est le motif de chardons et les feuillages sombres du pre­mier plan qu'il a certainement pris de quelqu'autre modèle et qui donnent un excellent cadre à la composition. La riche composition de la bordure du bas et du haut font la valeur encore plus prononcée de l'oeuvre (fig. 10.). Nous y trouvons à la place des armoiries et des monogrammes une grande pierre bleue montée. Nous pouvons supposer que la personne qui a commandé la tapisserie n'appartenait pas à la haute société. Le fait que la bordure termine la tapisserie seulement en haut et en bas et qu'il n'y a que la moitié du motif seur la tapisserie (une moitié qui montre une autre partie de la composition) et aussi qu'elle est faite dans une mesure debout contrairement aux autres mesures couchées prouve qu'elle a été tissée pour être placée entre deux fenêtres d'une salle et les figures volantes en l'air étaient de l'autre côté de la fenêtre. C'est ce qui explique le sens de notre composition. 16 Malgré que nous ayions déterminé et expliqué le sujet et la composition de notre tapisserie, certaines questions restent en­core ouvertes. Ainsi en premier lieu la définition exacte de l'époque et de l'atelier que nous ne pouvons pas faire sans con­naître la complète littérature y relative ni sans le matériel original pour faire les comparaisons. Nous pouvons donc dire sur notre tapisserie — connaissant la littérature y relative et la tapisserie Diane de notre collection et qui provient des ateliers La Planche, ainsi que l'unique tapisserie de la série Psyché que nous connaissons, celle qui se trouve au Bargello de Florence, ,,Le festin de Psyché", — nous pouvons dire ce qui suit: la tapisserie du Musée des Arts Décoratifs de Budapest est plus récente que celles de France qui ont dû être tissées à la première moitié du XVII e siècle. Les raisons en sont: 1. la différence de la com­position que nous avons déjà mentionnée, le fait que l'auteur y a ajouté des motifs qui n'existent pas dans l'original (chardon, feuillages sombres), 2. les mauvais tracés incompréhensibles de la figure de Psyché, ce qui prouve qu'il existait un modèle plus sur, 3. les bordures, à la place de celles à lianes et aux motifs grotesques révélant l'influence de Raphaël, celles d'ici sont plus larges, de genre baroque, caractéristiques de seconde moitié du XVII e siècle. Sur ces bases-là, il est possible que notre tapisserie soit sortie des ateliers de Raphaël de La 84

Next

/
Thumbnails
Contents