Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 2. (Budapest, 1974)
VADÁSZI, Erzsébet: Deux caquetoires
Famille et la Crucifixion 38 (fig. 11—12.). Le cadre de ces deux scènes est orné des rubans flottants, des dauphins et des écriteaux qui figurent sur les pilastres latéreaux des dossiers de nos caquetoires. Les toupies tournées placées au dessus du cadre supérieur de la seconde planche sont presque identiques à celles du fronton du dossier de nos chaises. Et ce n'est pas le cas d'une ressemblance fortuite, car l'influence de l'école bourguignonne peut être très souvent constatée sur l'exécution de l'intérieur et de l'extérieur des châteaux de la Loire, tout comme à Assier, où elle a été subie par les panneaux de la boiserie et par la façade du château. 39 Les rinceaux à petites feuilles et les tulipes du cadre inférieur des dossiers de nos chaises réapparaissent même sur les planches de l'oeuvre de Corrozet, parue en 1540 à Paris, intitulée ,,Hecatomgraphie" qui contient la plus ancienne description sur le logement d'un seigneur ou d'un bourgeois/'" Cependant, on doit considérer ce fait comme une coïncidence purement accidentelle. Nos deux caquetoires sont des produits de première qualité de l'ameublement français de la Renaissance. Le plus important de leurs traits caractéristiques réside dans le fait que leur structure ne correspond pas à la manière de leur décoration. Les deux chaises du Musée des Arts Décoratifs de Budapest appartiennent, comme ce contraire l'atteste, aux plus anciens des meubles ornés des éléments empruntés à l'art italien. La relation qui existe entre ces motifs et ceux des panneaux sculptés du château d'Assier (1524—1535), des planches de l'oeuvre de Geoffroy Tory (1531) et de deux livres de Corrozet (1539, 1540) confirme l'hypothèse que nous avons établie: selon laquelle elles ont été produites en Auvergne, de 1530 à 1540. 58