Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 1. (Budapest, 1973)

VADÁSZI, Erzsébet: Peignes du gothique tardif dans notre collection

ERZSÉBET VADÁSZI PEIGNES DU GOTHIQUE TARDIF DANS NOTRE COLLECTION J'ai des peignes de toutes sortes Tant à dents foibles qu'à dents fortes Tu t'en serviras, si tu veux, Pour ajuster tes gras cheveux. (Loret, Muze Historique, 1651) 1 Jusqu'à nos jours, la littérature spécialisée ne s'est pas particulièrement occupée de l'his­toire de la civilisation des peignes. 2 Les peignes en ivoire se trouvent encore çà et là dans les oeuvres qui s'occupent de la sculpture de l'ivoire, 3 mais nous ne trouvons que rare­ment dans les livres sur les meubles et l'histoire des costumes la mention des peignes en buis.'' Pourtant nous connaissons le peigne d'avant la préhistoire, tels que les peignes en os à forme de fourchette, trouvés au Danemark ou bien les peignes à longue dent à ornements géométriques. Les Égyptiens les considéraient comme originaires assyriens. Les Grecs di­stinguaient des nexoç de différentes formes. Homère dans le XIV e livre de son Iliade écrit que la belle déesse Héra se parfume, puis: ,,Junon, la belle déesse, une fois qu'elle s'est parfumée se peigne et compose avec ses mains de belles nattes brillantes." Claudien, le poète, évoque Vénus qui fait sa toilette matinale: ,,Assise sur un trône brillant, la déesse se faisait coiffer. A droite et à gauche se tenaient les nymphes de l'Ida. L'une autre avec la morsure d'ivoire d'un peigne aux dents nombreuses met des sillons parallèles dans les nattes fournies. Une troisième retrousse les tresses qu'elle a divisées en masses égales." Le procédé de peigner une dame romaine était long et compliqué, d'après les gouailleurs, c'était une occupation de toute la matinée. 0 Aux premiers siècles du Moyen-âge, nous trouvons les peignes parmi les objets re­ligieux. Les prêtres avaient coutume de se peigner avec un peigne spécial avant d'aller à l'autel. Parmi les peignes appelés ,,liturgiques", le plus ancien est peut-être celui qui appartenait â Saint Loup, évêque de Trouyet, et qui se trouve dans la cathédrale de Sens. Ce peigne est en ivoire et est orné de deux lions tournés face à face. Nous pourrions aussi citer le peigne de Saint Bernard à Reims, celui de Saint Bertin au Musée de Liège et les peignes carolingiens de Bruxelles et d'Osnabrück. Le peigne de Saint Ulric se trouve à Augsbourg, celui de Saint Gozelin à Nancy, de Saint Heribert à Cologne. Le peigne d'Henri I est gardé dans la cathhédrale de Quedlinburg et celui de la reine Cunégonde dans la cathédrale de Bamberg. Les peignes liturgiques étaient des objets usuels. Leurs fonctions déterminaient donc les motifs d'ornement. L'usage qu'on faisait déterminait les motifs empruntés à la Bible. 61

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